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Normaliser l’allaitement : ce que j’ai appris de mes deux allaitements

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Aujourd’hui c’est la journée mondiale de l’allaitement maternel. Je reçois régulièrement des questions sur le sujet et j’y réponds au cas par cas, mais je me suis dit que deux ans après mon article sur le Huffingtonpost, un billet sur le blog serait bienvenu.  J’ai allaité ma grande 16 mois et j’ai remis ça pour la dernière, sans hésitation. Il faut dire que mon premier allaitement s’est bien déroulé et malgré un sevrage induit que j’ai un peu mal vécu, je n’en garde que de bons souvenirs. Ce que j’ai constaté en ces 32 mois d’allaitement (tout cumulé à ce jour), c’est un grand manque d’informations et beaucoup d’idées reçues, pour ne pas dire parfois une certaine stigmatisation des mamans allaitantes. Vous me direz, celles qui donnent le biberon, pourraient en dire autant, mais je ne parle que de mon point de vue. Aussi je profite de cette journée dédiée à l’information sur l’allaitement maternel, pour vous livrer un peu de ma propre expérience.


 

La qualité de l’allaitement ne dépend pas de la taille de la poitrine…

Hé oui tous les seins quelque soit leur taille peuvent produire du lait maternel. Et ce ne sont pas nécessairement les plus gros qui en produisent le plus. Alors si vous doutez parce que vos seins sont petits, sachez que cela n’a strictement rien à voir.

L’allaitement maternel fait maigrir…Ou pas…

Votre corps dépense une énergie folle pour assurer la production de lait. Cette énergie augmente votre métabolisme de base et donc vous brûlez plus de calories lorsque vous allaitez. Si vous mangez raisonnablement et de manière équilibrée la majeure partie du temps il y a de force chance que vous perdiez du poids. Surtout les premiers mois si vous êtes en allaitement exclusif. Mais attention si vous êtes comme moi et que l’allaitement vous donne de terribles fringales, vous risquez de prendre rapidement du poids, si vous grignotez. sautez des repas et ne mangez pas équilibré de manière générale. Beaucoup de femmes dont je suis ont tendance à compenser l’extrême fatigue des débuts par des repas plus riches ou du grignotage. Ce n’est pas la meilleure solution, mais ont fait comme on peut. Au moins vous le savez. En un an j’ai pris 10kg. La bonne nouvelle c’est que peu à peu vos fringales vont se réguler et vous allez pouvoir de nouveau résister aux cookies. Ce moment où l’on reprend progressivement possession de son corps et de son esprit varie vraiment d’une femme à l’autre. Je suis d’avis de ne pas se mettre la pression, d’en parler à une diététicienne si nécessaire et de faire de longues promenades avec bébé. J’ai perdu 8 kg en deux mois alors rien n’est immuable. Chaque chose en son temps. Vous n’êtes pas qu’un corps.

L’allaitement maternel demande une bonne dose de confiance en soi…

Produire du lait et nourrir son bébé au sein est quelque chose de naturel. Cela ne signifie pas que les femmes naissent avec le mode d’emploi. Cela ne signifie pas non plus que tout va bien se passer, tout le temps. Les débuts peuvent être douloureux et déroutants. Lorsque j’ai mis mon premier bébé au sein après la montée de lait (3 jours après mon accouchement), j’ai bien cru que je ne survivrai pas à ça. J’ai eu la sensation qu’on m’agrafait les tétons ! Heureusement que les infirmières et les sages-femmes qui se relayaient à mon chevet ont su me rassurer en me disant que cette douleur passerait très rapidement. En me montrant également les bonnes positions à adopter de manière impérative pour ne pas avoir des crevasses. J’ai été très bien conseillée et je me suis fait confiance. Confiance pour ne pas me freiner face aux expériences négatives dont certaines femmes de mon entourage ont pu me faire part. Confiance aussi pour affirmer ce choix d’allaiter qui est un peu rétrograde pour certaines personnes (et qui ne se privent pas de vous le faire comprendre). Confiance pour poursuivre un allaitement exclusif quand quasiment tout le monde me conseillait de passer au mixte. Chacun y allant de son argument : bébé pleur donc ton lait ne lui suffit pas; tu n’aura pas une minute à toi.. Confiance également pour allaiter mon bébé à la demande, ce qui incluait (et inclue encore) de devoir l’allaiter en public. Cette confiance en soi n’est pas quelque chose que l’on acquiert facilement lorsque l’on a coutume d’en manquer. Et elle ne s’acquiert pas avec la maternité. Mais elle se travaille. Elle vient aussi avec l’âge, la maturité…Je me souviens que les premiers mois de vie de Maya je n’étais vraiment pas hyper à l’aise pour la nourrir dans des lieux publics. Puis je me suis dit que je n’avais pas vraiment le choix puisque je ne comptais pas rester enfermée chez moi (vous savez comme j’aime sortir) et je ne comptais pas passer à un allaitement mixte juste à cause du regard des gens. Je me suis littéralement fait violence. J’ai pris des précautions vestimentaire pour que ma pudeur naturelle soit sauve, j’ai lancé des regards avec des FUCK majuscules lorsque des gens faisaient mine d’être choqués. Et puis j’ai réalisé que je ne voyais même plus les gens. Je faisais ce que j’avais à faire et puis c’est tout. Du coup j’ai allaité dans le métro bondé, bloqué entre deux stations, j’ai allaité dans le bus, j’ai allaité dans des restos, au musée, sur la plage, sur un rocher en montagne, chez des amis. Bref j’ai continué à vivre ma vie comme je l’entendais et ça fait un bien fou. #badass.

L’allaitement maternel ne prive (absolument pas) le/la partenaire de se créer une relation avec l’enfant…

C’est un truc qu’on entend souvent. C’est tellement réducteur. Le ou la partenaire qui n’allaite pas peut faire du peau à peau, donner le bain au bébé, le porter, le bercer, le border, le changer, l’embrasser…Bref cette personne peut faire absolument tout ce que vous faite (et parfois même mieux que vous), sauf lui donner son sein. Si une relation de qualité parent-enfant se limitait à donner le sein cela se saurait non ?

L’allaitement maternel n’est pas un frein à la reprise d’une activité professionnelle

Si on souhaite poursuivre son allaitement tout en reprenant le travail c’est possible. Des aménagements seront nécessaires c’est certain, mais c’est possible. Le tire lait sera votre meilleur ami. En fonction de votre type d’entreprise, vous pourrez bénéficier d’un certain nombre d’aménagements. C’est même une obligation dans certains cas. Alors avant de renoncer ça vaut la peine de se renseigner. J’avais investi dans un petit tire lait de voyage qui me permettait d’assurer mes déplacements pro. Je pouvais en milieu de journée faire une petite pause pour tirer mon lait. Je ne pouvais pas le conserver, mais ce n’était pas bien grave. Au lieu de prendre une heure pour déjeuner, je ne prenais que 30 minutes, et un sandwich. Ça ne vous ait jamais arrivé de faire des courses pendant votre pause déjeuner ? Même principe : on coupe la poire en deux. On s’ajuste.

L’allaitement maternel n’empêche pas bébé de « faire ses nuits »…

Même si cette expression « faire ses nuits », ne veut pas dire grand chose. Il faudrait plutôt dire faire « nos » nuits. Mais enfin vous voyez l’idée ? Cela dépend vraiment des enfants. La seule chose qu’il faut retenir c’est que les premiers temps la tété devra être régulière pour bien installer l’allaitement et pour que bébé ne perde pas du poids. Ensuite chaque enfant va développer ses petites habitudes. Pour mes filles par exemple le plus gros de la tété était et est la nuit. Jusqu’à la diversification (vers 6-7 mois chez nous) et les quantités de solide un peu conséquentes, c’est plutôt la nuit qu’elles se gavent. Ah ah ! Je ris mais c’est pas drôle du tout les nuits hachurées avec deux, trois, parfois quatre réveils…Et je ne vous parle même pas des pics de croissance et des poussées dentaires…Ouch !

L’allaitement maternel  (long) fait pas mal jaser…

Alors ça c’est un truc que je ne comprendrai jamais. Dès lors que vous allaitez au delà de 6 mois, attendez-vous à recevoir des remarques de personnes qui vous demandent quand est-ce que vous comptez arrêter. Qui vous dirons que « Mais dis donc « , vous aimez vraaaiimmment allaiter. Et si deux mois plus tard vous y êtes encore, elles pourront même vous signaler que c’est bon vous pouvez arrêter, que votre bébé n’en a plus besoin. Pourtant vous ne leur demandez ni ne leur devez rien. Mais c’est plus fort qu’elles…Là encore je ne saurais que vous conseiller de faire fi de l’avis des autres. De les recadrer poliment ou de leur adresser votre plus beau sourire en soulevant votre tee-shirt pour donner son du à votre progéniture. Faites vous confiance. Vous seules êtes en mesure de décider de ce qui est le mieux pour vous et votre bébé. Et je vous livre un scoop : l’allaitement n’a pas de date de péremption, Plus il est long, plus ses bénéfices sont élevés pour la mère et pour l’enfant.

L’allaitement maternel n’abime pas la poitrine

Pas plus que la grossesse et les variations de poids de manière générale. On entend souvent que l’allaitement abîme la poitrine et que donner le sein contribue à un affaissement de la poitrine. J’ai plein d’amies qui n’ont jamais allaité et qui se sont retrouvées les seins vidés après leur post partum et à l’inverse je connais des femmes qui ont allaité plus ou moins longtemps leurs enfants et qui ont la poitrine de leur 20 ans. Ce qui bouleverse la poitrine se sont les variations de poids qui sont fréquente lors de la grossesse. Je parlais plus haut de prise ou de perte de poids post partum avec allaitement. Forcément les seins sont impactés.

L’allaitement maternel n’empêche pas de couper le cordon

Encore une expression qui ne veut strictement rien dire mais qui a toujours cours. L’allaitement maternel fait partie des pratiques dites de « maternage proximal ». Il créé un attachement sécure c’est certain, mais cela ne signifie pas que votre enfant ne puisse pas développer cet attachement avec d’autres personnes qui ne l’allaitent pas. Ma fille de 16 mois passe de super journées chez son assistante maternelle. Elle y boit un biberon et elle revient à la tétée lorsque l’on se retrouve. On pratique également le maternage en portant bébé contre soi, en le berçant, en lui parlant tendrement…Et cela toute personne qui entoure bébé peut le faire. Ne sevrez pas votre bébé si vous ne le souhaitez pas juste parce que vous pensez qu’il ne pourra pas survivre sans votre sein. Il faudra dans certains cas patienter un peu pour que bébé accepte le biberon. Cela peut-être galère (comme ce fut avec Maya) ou pas (ce fut très naturel pour Nina au contraire).

L’allaitement maternel c’est que du bénéfice

En 32 mois d’allaitement, je compte les galères ou les situations vraiment contraignantes sur les doigts d’une main. Je fais sûrement partie des chanceuses qui ont connu des allaitements qui se sont bien déroulés. J’ai également parfois dû faire des choix. Ne pas passer une nuit sans mes bébé avant un certain temps…Je me souviens des Aller-Retours professionnels Paris-Bordeaux ou Toulouse-Bordeaux dans la journée, parce que j’allaitais et je ne pouvais pas passer 24h sans bébé. Mais à côté de ça quelle liberté de pouvoir aller partout avec mes bébés sans avoir à porter une bouteille d’eau, des doses de lait…Se retrouver bloquer dans le métro et ne pas paniquer car maman est le garde manger…Et je ne vous parle même pas des économies financières réalisées. En outre j’ai toujours allaité exclusivement mes filles jusqu’à la diversification et introduit le lait de vache assez tardivement et de manière sporadique (Nina boit un biberon de 150ml de lait entier bio chez sa nounou. C’est son seul biberon et elle n’en prend que chez la nounou donc pas le mercredi et pas le week-end). Mes filles ont ainsi pu bénéficier des immenses bénéficies du lait maternel, notamment du point de vue de leurs défenses immunitaires. Hormis un rhume de temps à autre elles n’ont jamais été malade. Je précise que ces bénéfices sont maximisés en cas d’allaitement exclusif… Bref que de bénéfices.

On m’a récemment posé la question de savoir comment j’envisageais le sevrage et à vrai dire je ne sais pas du tout. Maya a été sevrée de manière induite à 16 mois, suite à un muguet dont elle a souffert pendant 3 jours et qui l’empêchait de téter. J’ai été un peu désemparée qu’elle ne veuille plus téter ensuite et je n’ai pas insister. Mais aujourd’hui je n’ai pas vraiment de raison de sevrer ma petite Nina, même si dès fois je la titille un peu pour l’embêter. Le lait reste la base de son alimentation même si elle est diversifiée. Du coup j’en ai, je lui donne. Je ne me pose pas plus de questions.

Voici l’essentiel de ce que je retiens de ces 32 mois d’allaitement. N’hésitez pas à me faire part de votre expérience en commentaires, c’est toujours très intéressant de découvrir comment d’autres femmes vivent les choses.

Par

6 Commentaires

  • Pam

    Bonjour Danielle et Merci pour ton article très complet.
    Moi j’allaite ma fille qui a tout juste 6 mois et les interrogations commencent à fuser. Tu lui donnes le lait en poudre quand même ? Tu vas bientôt la sevrer ? Surtout depuis que j’ai repris le travail à temps plein il y a maintenant 2 mois.
    C’est vrai qu’à la reprise du travail je n’étais pas sûre d’avoir la force de continuer. Mais j’ai essayé, j’ai tiré et je tire toujours mon lait au travail. Au début j’étais très fatiguée et pensais à arrêter, la fatigue s’est ensuite régulée, nous avons pris notre rythme et je ne voyais pas de raison valable de priver ma fille juste parce que je reprenais le travail, surtout que pour l’instant aucune maladie de tout l’hiver (ce n’est sans doute pas le seul facteur, mais ça y contribue grandement). Je ne sais pas jusqu’à quand je pourrais continuer de l’allaiter. J’espère le plus tard possible.
    En tout cas, pour l’instant le lait coule hihihi.

    30 mars 2018 at 11 11 10 03103 Répondre
  • ariane nancy agbo

    Merci pour cet article Ma ! Je me souviens que quand je venais d’accoucher mes tantes m’obligeait à boire de la bouillie pour avoir plus de lait ( je n’ai jamais écouté ) et pourtant cela ne m’a pas empêché d’avoir de bonnes montées. Concernant le poids, après la grossesse nous perdons presque toutes nos hormones de grossesses (j’ai perdu 30 kilos en 1 mois ) et vu la faim que me créait l’allaitement j’en ai repris quelques uns.
    L’allaitement pour moi et mon bébé de 16 mois est vraiment ma plus belle expérience. C’est vrai que parfois c’est épuisant à cause des réveils nocturnes surtout pendant le pic de croissance et la dentition. Les débuts sont un peu difficiles notamment quand bébé s’accroche à ton sein et que le lait ne sort pas car il faut attendre un temps et que tout le monde te dit mais arrete d’insister et donne lui un biberon. Et aujourd’hui où on me dit mais ton enfant a 16 mois et elle tête encore mais il n’y a plus rien dans le sein (?). Pourtant j’ai encore de bonne montées.
    Moi ces moments d’allaitement pour moi font parti de ces moments de complicité que je ne changerai pour rien au monde même si c’est un certain sacrifice pour le travail quand tu dois voyager avec elle ou refuser certaines missions. Je laisse le temps faire et mon bébé se sevrer d’elle même. Mais pour l’instant je trouve qu’elle en a besoin et je pense que cela lui permet de passer le cap de la dentition avec un peu plus de sérénité.
    Encore merci pour cet article.

    30 mars 2018 at 11 11 46 03463 Répondre
  • Clarisse

    Coucou,
    super article ici bébé 3 n’accepte pas le biberon et mange très peu de solides a presque 11 mois j’ai allaité bébé 1 jusqu’a 10 mois et bébé 2 jusqu’à 8 mois j’espère pouvoir continuer plus longtemps pour la petite dernière.
    Je me reconnais dans les fringales !

    30 mars 2018 at 22 10 17 03173 Répondre
  • Nadou

    Bonjour Danielle,
    Merci de nous faire part aussi clairement de ton expérience sur l’allaitement.
    Mon expérience a été difficile et douloureuse. Ayant un poitrine ombiliquée, j’ai dû utiliser dès le début des bouts de sein. Lorsque j’allaitais mes tétons emboîtés dans les bouts de seins, étaient extrêmement douloureux. Ma voisine de chambre n’avait pas ce problème et me faisait sentir que cette douleur intense n’était pas normal. J’ai voulu persisté en louant un tire-lait électrique. Mais j’ai finalement passé plus de temps à tirer mon lait qu’à e reposer avec mon enfant. J’ai tout de même persisté jusqu’à ce que mon bebe ait 2mois et demi. Puis j’ai finalement abandonné avec une grande culpabilité.
    Là je suis enceinte de mon 2eme et j’espère allaiter avec plus d’efficacité, en persistant malgré la douleur qui je suppose, sera des premiers temps.

    31 mars 2018 at 13 01 33 03333 Répondre
  • Aminata Ndiaye

    Bonjour Danielle!
    merci de partager ton expérience, et de débusquer certains mythes!
    Pour ma part, j’ai allaité mon 1er pendant 11 mois (jusqu’à ce que mon tire-lait me lâche en voyage pro sans bébé) et mon 2e jusqu’à 18 mois. Avec ma menue poitrine et l’expérience de ma mère et de ses soeurs (qui n’avaient pu allaiter), je n’ai jamais pensé y arriver. J’ai bcp appris sur le sujet. Je me suis donnée comme mission d’aider celles qui sont desireuses et qui peuvent (médicalement) allaiter. maintenant quand une cousine a un bébé et a des difficultés pour allaiter, ma maman m’appelle. et c’est un plaisir de pouvoir aider. 😉
    Ce qui me met vraiment hors de moi est le fait que ce sont tres souvent ceux qui joignent difficilement les bouts qui refusent d’allaiter parce qu’elles pensent que le lait maternisé (infantile ?) est meilleur (car onéreux). une sensibilisation aux bienfaits de l’allaitement est nécessaire; tout comme il sera nécessaire de briser les préjugés…

    1 avril 2018 at 4 04 54 04544 Répondre
  • Orane

    Un bel article ! Dans lequel je me retrouve totalement. Allaitement exclusif pour ma fille jusqu’à 10 mois, moment où elle a préféré découvrir le monde plutôt que téter. Je tirais mon lait 2 fois par jour au travail pour fournir la nounou (tire lait, glacière etc). Avec du recul je me demande comment j’ai fait. Du coup pour mon deuxième je pousse mon congé parental jusqu’à ses 6 mois pour pouvoir reprendre le chemin du bureau sans avoir à tirer mon lait avec un bébé diversifié qui aura le sein à la maison !

    12 septembre 2018 at 23 11 18 09189 Répondre
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