Il y a quelques années (mais tout cela me semble tellement loin que j’aurais tendance à dire « jadis »), je voyais systématiquement le verre à moitié vide. Je pensais ainsi gagner du temps, en me préparant aux coups du sort. Il m’a fallu énormément de temps pour réaliser que ça n’était pas la bonne méthode et que de toutes les manières on ne pouvait pas vraiment se prémunir contre les choses négatives qui nous arrivent. Là encore j’avais tort. J’étais tout simplement défaitiste.
Pour une personne comme moi élevée dans une certaine culture de la gagne, ce constat n’a pas été évident à accepter. Je me persuadais que j’étais juste pragmatique ou réaliste alors qu’il n’en était rien. Je me confortais dans cette zone de confort par ce que finalement c’est cet état d’esprit qui m’a accompagné pendant longtemps et il est toujours difficile de se défaire des mauvaises habitudes. Surtout lorsque l’on n’arrive pas à les identifier comme tel. Il faut dire que mon degré de résistance à l’échec était proche du zéro. Culture de la gagne oblige. « L’échec n’est pas une option » comme disent nos amis ricains. Comme malheureusement je n’étais et je ne suis toujours qu’une simple mortelle, j’en ai rencontré des échecs, dans tous pleins de domaines et je les vivais à chaque fois comme la fin du monde. J’avais énormément de mal à m’en remettre et j’ai même sombré parfois dans la dépression. Échec sentimental (en amour et amitié), échec professionnel, absence de perspectives rassurantes…Tout était prétexte à me flageller et remettre toute mon existence et ma valeur en question. En société je donnais le change et je restais la nana toujours positive et enjouée, mais au fond de moi je sentais bien que je me consumais, rongée par cette incapacité à véritablement considérer que le meilleur reste à venir.
Puis je me suis retrouvée un jour face à moi même. Je me suis accordée du temps et le droit de faire ce que je voulais sans penser au qu’en dira t’-on. J’ai accepté de dire oui à certaines personnes et non à d’autres. Moi qui adorais les sorties et autres mondanités, j’ai commencé à cultiver de précieux moments de solitude que je consacrais à la lecture, à la marche à pied, à la visite d’une exposition ou un moment de dégustation dans un salon de thé. J’avais de la chance car les réseaux sociaux en étaient encore à leurs balbutiements et j’échappais à ce besoin constant d’être connecté. Durant cette période j’ai beaucoup lu. J’ai alors commencé à réaliser que ma manière d’aborder ce que je considérais comme des échecs ou des coups du sort n’était vraiment pas la bonne. J’ai lu quantité de livres à cette époque, non pas des livres de développement personnel (que je tenais alors en horreur persuadée que MOI je n’avais pas besoin de « ça » et qu’ils étaient réservés aux personnes qui n’avaient pas du tout confiance en elles…) des histoires de vies, d’introspection (ce que j’étais incapable de mener à l’époque) à la lumière desquelles j’ai commencé à envisager ma vie sous un autre angle. Je ne pourrais pas tous les citer mais de mémoire ceux qui m’ont le plus marqué sont :
- Je sais pourquoi l’oiseau en cage chante de Maya Angelou
- Mes mauvaises pensées de Nina Bouraoui
- A piece of cake : A memoir de Cupcake Brown
- Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estes
- Cueillez moi jolis messieurs de Bessora
- Mangez-moi d’Agnes Desarthe
- Lucky d’Alice Sebold
- Ensemble c’est tout d’Anna Gavalda
Il y en a certainement d’autres, mais ce sont les premiers qui me viennent en tête au moment où j’écris ces lignes. Toutes des femmes qui racontent des destins de femmes. Ça n’est pas anodin et tous ces récits m’ont d’abord aidé à relativiser, puis m’ont inspiré une nouvelle philosophie de vie. Après tout j’expérimentais depuis assez longtemps le verre à moitié vide, qu’avais-je à perdre à tenter l’autre flanc de la colline ? C’est à cette époque que j’ai commencé à me lancer des petits défis personnels. Des choses qui me poussaient hors de mes retranchements, de ma zone de confort. J’ai également appris à reconsidérer mon entourage, à cultiver les relations qui en valaient vraiment la peine et à laisser de côté les autres. Mon cercle s’en est trouvé considérablement réduit. Je me suis éloignée des personnes constamment négatives et peu bienveillantes. J’ai osé demandé de la réciprocité dans toutes mes relations qu’elles soient personnelles ou professionnelles.
J’ai ainsi pu construire petit à petit les conditions pour tirer le meilleur parti de chaque expérience fusse t-elle un échec. J’ai d’ailleurs troqué ce mot à connotation négative contre celui plus ouvert de « leçon ». Tout arrive pour une raison et on peut accepter que nos expériences négatives ne nous définissent pas. J’entends souvent les gens fermer brutalement des portes à telle ou telle chose parce qu’elles ont été déçues. Déclarer qu’elle n’accorderont plus leur confiance, qu’elles n’ouvriront plus leur cœur, qu’elle ne feront plus telle ou telles choses qu’elles faisaient pourtant spontanément et qui les rendaient heureuses. Quel dommage ! Moi j’ai réalisé que ce qui compte au fond ce n’est pas tant ce qui nous arrive parce que malheureusement nous ne pouvons pas tout maîtriser, mais c’est la manière dont nous réagissons aux évènements. Plus nous abordons les choses de manière positive (même si parfois c’est très dur et on doit accepter de laisser libre cours à ses émotions), mieux nous nous remettons en selle pour accueillir les autres expériences formidables que la vie a à nous offrir. C’est le pouvoir de la pensée positive.
Pour celles qui seront présentes au Brunch Leadership Business du 15 octobre prochain, nous aurons l’occasion d’en reparler (et je vous remettrai une bibliographie spéciale positive attitude :)). Si vous n’avez pas encore réservé votre place pour cet évènement vous pouvez encore le faire en ligne ici ou par mail en envoyant un message à l’adresse brunchwomenbusiness@gmail.com
10 Commentaires
Nab
Je me suis abonné à ton compte instagram et c’est la première fois que je lis ton blog ! Je me demande pourquoi j’ai autant attendu ! En plus de m’avoir boosté, tu m’as donné envie de lire
D.
Merci Nab ! Je suis vraiment ravie que mon blog et mes partages te plaisent. La lecture est vraiment salvatrice je trouve…
venessamaman
Quel beau parcours d’introspection! Quel beau voyage avec toi même.
C’est bien le même qui a révolutionné ma vie. J’ai lu « la puissance de la pensée positive » de Norman Voncent Peale. Et pour moi, ca a été le début ou la suite…du changement dont j’avais besoin. Je m’étais empechée de beaucoup de choses estimant que je ne les méritais pas. Depuis ca va mieux. J’aime, j’apprécie ce que j’ai, ce que je suis et effectivement, des belles choses sont arrivées et arrivent encore…
D.
Merci Venessa pour ce partage ! Je ne connaissais pas cet ouvrage mais je le note !
Helen
Bonjour, Danielle,
Je te suis depuis quelques mois sur instagram et sur ton blog mais c’est la première fois que j’ose poster un commentaire.
Ton article a fait écho a ma situation personnelle. A seulement 26 ans j’ai fait récemment face à une phase d’intenses angoisses. Après beaucoup de lecture et d’introspection, j’ai réalisé que ma manière de voir le « verre a moitié vide » comme tu le dis, compliquait grandement ma situation, et que l’essentiel résidait dans le moment présent, trop souvent négligé.
La pensée positive m’a permis de voir la vie autrement et a joué un grand rôle dans ma guérison. Je pense que l’on devrait l’apprendre à tous les enfants à l’école par exemple.
Alors merci de faire connaitre cela à un large public.
Ton blog est super !
Je t’embrasse.
D.
Bonjour Helen et bienvenue ! Je suis ravie que ça aille mieux ! Moi la méditation m’a également beaucoup aidé et je suis d’accord avec toi on devrait enseigner cette philosophie aux enfants dès leurs premières heures de vie. On gagnerait un temps fou sur tellement de choses…
Pam:-D
Je suis une fervente pratiquante du « pragmatisme » et ce n’est vraiment pas aisé de s’en défaire. Merci pour ce billet sur la pensée positive, merci pour tous les autres aussi, et surtout merci pour ce partage. Cela réconforte de savoir que je ne suis pas seule à me poser des questions, à douter, à trébucher et de savoir qu’une autre manière de faire, d’être et de vivre est possible.
Merci pour ton blog.
D.
Ravie que ce billet te parle et que mon expérience fasse écho à la tienne. On se sent toujours moins seule…
Best of D. - Get it together
[…] que j’ai la chance de vivre cette aventure fantastique. Je vous parlais l’autre jour du pouvoir de la pensée positive dont j’use et abuse particulièrement dans les moments difficiles, qu’ils soient […]
Marie
Coucou,ce post date de quelques mois mais j’aimerais bien bénéficier de cette bibliographie positive attitude.
Merci
Marie