La méthode Williams, le biopic sur l’histoire de Venus et Serena Williams

Hello besties, je reviens sur le blog avec une revue ciné. Ça fait un moment que je n’avais pas écris sur le sujet et je suis très contente de revenir avec une pépite ! La méthode Williams ou King Richard en version originale c’est mon dernier coup de cœur cinéma. Le film est en salles depuis quelques jours alors ne tardez pas.

Tout le monde connaît les championnes de tennis et soeurs Venus et Serena Williams mais ce qui est moins connu c’est l’histoire derrière leur ascension. Le film (approuvé par la famille) se penche sur la manière dont les soeurs originaires de Compton en Californie sont venues au tennis et ont indéniablement marqué l’histoire de ce sport.

Tout part de la vision de Richard Williams, surnommé King Richard dans son quartier, cet agent de sécurité a décidé avant même la naissance de ses filles qu’elles seront championnes de Tennis. Il élabore un plan de 80 pages qui détaille les actions qu’il va falloir mettre en place pour parvenir à ses fins. Le film montre comment cet homme sans aucune formation ni background dans le tennis, a réussi à y imposer ses filles.

Durant tout le film il est question de l’exécution de ce plan piloté par le patriarche et sa femme Oracene pour former leur filles au point de leur permettre d’accéder aux coachs et aux tournois les plus prestigieux. Les entrainements de nuit, parfois sous la pluie , dans un quartier fréquenté par des voyous (qui vont s’en prendre physiquement au père), les sacrifices et les heures de visionnage de matchs de tennis par Richard pour enrichir son « plan »…Rien ne nous échappe et c’est très riche en émotion.

Will Smith est parfait dans le rôle du patriarche et confirme une fois de plus que ce type de rôle avec énormément de pathos lui va très bien (on ne peut s’empêcher de penser au père courage du film À la recherche du bonheur).

Les filles également sont très justes et j’ai vraiment été impressionnée par les jeux d’actrices de Saniyya Sidney  qui joue Venus et Demi Singleton Serena Williams. Au delà du jeu, j’ai vraiment ressenti que l’objectif du film était de parvenir à nous faire comprendre toutes les étapes par lesquelles on peut passer lorsque l’on est une petite fille noire dont le père a décidé de faire mentir les statistiques (ethniques) et autant vous dire que vu les circonstances et l’environnement dans laquelle elles ont grandi ça n’était pas gagné !

Le film opère également une forme de réhabilitation de la figure médiatique de Richard Williams. Le père a en effet souvent été critiqué pour la manière dont il gérait la carrière de ses filles. Peu enclin a jouer le jeu médiatique il a été taxé de trop autoritaire, voir de s’enrichir sur le dos de ses filles. A cet égard le film donne un aperçu des enjeux financiers colossaux qui se jouent dans le monde du sport de haut niveau et cela dès le plus jeune âge des recrues les plus talentueuses. Dans le film on constate que Richard Williams avait certes des travers un peu mégalo mais on est très loin du tyran décrit par les médias. Au contraire on découvre un père protecteur qui se méfie du système et de ses effets pervers. Le fameux revers de la médaille.

Le plan ou la méthode Williams c’est la démonstration d’une famille soudée autour d’un rêve. Celui de voir leurs filles jouir de leur don et le montrer au monde entier. Cela s’accompagne de sacrifices énormes et encore plus lorsque l’on est une famille noire en Amérique.

Le seul reproche que je pourrais faire au film c’est celui d’avoir presque occulté l’immense rôle joué par la mère de famille Oracene Price (jouée de manière très juste par Aunjanue Ellis). Cette femme a non seulement soutenu le père dans cette ambition qui paraissait parfois démesurée, mais elle a élégamment été l’entraîneuse des filles durant plusieurs années. Le tout en s’efforçant d’être présente pour ses autres enfants et en assurant une sécurité affective aux futures championnes de Tennis.

La Méthode Williams de Reinaldo Marcus Green, Warner Bros (2h18), sortie le 1er décembre.