Si je vous demande quels sont les besoins fondamentaux de vos enfants, je suis sure que vous me répondrez en majorité : manger, dormir, jouer…Être aimé, cajolé, respecté, s’épanouir, rêver… C’est en tout cas ce que moi j’aurais répondu il y a quelques mois. En ajoutant sans doute que la liste n’est pas exhaustive. Certains parents diront que cela dépend des enfants. J’entends souvent des assertions telles que « Mon aîné avait besoin d’un être porté en permanence, alors que mon cadet lui faisait sa vie tranquillement ». En refermant le livre de Marshall B.Rosenberg » les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) », j’ai appris que de nombreux conflits pouvaient être évités grâce à une meilleure connaissance des besoins fondamentaux qui animent les individus.Si vous êtes parents, je suis certaine que comme moi vous êtes en permanence préoccupé par le bien être de vos enfants et aspirez à des relations familiales paisibles.
Pour y parvenir, Marshall B. Rosenberg a une solution : la communication non-violente. Une philosophie de vie qui repose sur la gestion des émotions, partie visible d’un iceberg qu’il appelle besoins fondamentaux. Ces besoins sont fondamentaux en ce qu’ils sont les mêmes pour tout être humain, quelque soit son genre, son âge ou sa situation. Après des années d’études ayant pour objet l’être humain et ses émotions, Marshall R. Rosenberg a pu dresser une liste exhaustive des besoins fondamentaux qui nous animent.
La voici :
Autonomie
- Choisir nos rêves, nos buts, nos valeurs
- Mettre en place des stratégies pour les concrétiser
Célébration
- Célébrer la vie et la réalisation de nos rêves
- Célébrer nos pertes : celle des êtres proches, mais également la non-réalisation de nos rêves, etc.
Intégrité
- Authenticité
- Créativité
- Sens
- Estime de soi
Interdépendance
- Acceptation
- Appréciation
- Proximité
- Communauté
- Considération
- Contribution à l’enrichissement de la vie
- Sécurité émotionnelle
- Empathie
- Honnêteté
- Amour
- Réassurance
- Respect
- Soutien
- Confiance
- Compréhension
Nourriture physique
- Air
- Nourriture
- Mouvement, exercice
- Protection contre les formes de vie menaçantes et les prédateurs : virus, bactéries, insectes, animaux
- Repos
- Expression sexuelle
- Abri
- Toucher
- Eau
Jeu
- Amusement
- Rire
Communion d’esprit
- Beauté
- Harmonie
- Inspiration
- Ordre
- Paix
Ces besoins irriguent tout notre être et conditionnent notre plein épanouissement. L’enfant qui vient au monde, le petit de l’Humain est porteur de ces besoins qui vont se manifester et s’intensifier au fur et à mesure de son développement. Certains de ces besoins sont même interdépendants.
Et là si vous découvrez le concept de besoins fondamentaux, vous vous dites : waou ! Ça fait beaucoup de choses à satisfaire quand même. Mais rassurez vous, il ne se manifestent fort heureusement pas tous à la fois, mais ils existent et il faut prendre conscience que lorsqu’ils sont ignorés pour une raison ou un autre, l’être humain éprouve alors des émotions négatives telles que la colère, la jalousie, la peur…Ces émotions négatives provoquées par la non satisfaction de nos besoins fondamentaux sont la majeur partie du temps la source de conflits interpersonnels.
Alors que j’étais en pleine lecture du livre » les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) », ma fille m’a donné un bel éclairage du fait qu’il était important d’être à l’écoute des besoins fondamentaux de nos enfants. Plutôt que de chercher à régir leur vie comme des matons.
Pour l’accompagner tous les matins à l’école j’avais délaissé un trajet que je trouvais mal adapté en raison des travaux sur une grosse partie de la chaussée, du passage du bus et du fait que es automobilistes se garent régulièrement sur le trottoir, obligeant les passants à faire des embardées. Pas top pour des enfants se rendant à l’école et pour des parents avec une poussette. Nous faisions ce trajet semé d’embuches et d’obstacles depuis un peu plus d’un mois lorsque j’ai découvert un autre trajet beaucoup plus tranquille. J’ai alors définitivement abandonné le trajet le plus fréquenté pour passer par la zone pavillonnaire plus tranquille. J’étais même plutôt fière de passer par là, pensant qu’il en serait de même pour ma fille. Cela me paraissait même évident.
Il y a quelques jours nous avons du reprendre le trajet désagréable et à mi chemin ma fille me demanda pourquoi nous l’avions abandonné. Je lui expliquais alors les raisons évoquées plus haut et pris soin de lui demander si cela lui posait un problème. Elle me répondis alors une chose assez surprenante : « Bien moi je l’aime bien ce chemin, regarde il y a du soleil, il y a des fleurs sur le bords de la route et il y a le monsieur (l’agent de la circulation) qui nous dit bonjour ». C’est vrai que Maya qui aime beaucoup les végétaux prenais plaisir à observer leur cycle. Et dans cette rue dont je ne voyais que les défauts il y a trois cerisiers et un parterre de fleurs sur plusieurs mètres. Il y a également ce Monsieur et son gilet jaune fluo, qui se met en travers de la route pour indiquer aux automobilistes de s’arrêter et laisser passer les enfants et leurs parents. Il ne manque jamais de nous adresser un bonjour auquel Maya répondait au départ de manière enjouée avant de le devancer quelques semaines plus tard et lui adresser la première un bonjour engagé. Et ensuite il y a le petit passage derrière le groupe scolaire, qui mène à l’entrée de la maternelle et qui empreinte exclusivement par les parents et leurs enfants. Une sorte de sas sécurisé que les enfants abordent à toute allure, fonçant sur leurs petites jambes (d’autres font la course), sous le regard bienveillant des adultes, bienheureux de gagner ainsi quelques minutes sur la montre si précieuse le matin.
La seule perspective de prendre ce chemin là et plus l’autre a suffit pour que ma fille ne traine plus (trop) le matin entre le brossage de dent et le port des chaussures.
J’ai également constaté qu’elle aimait que l’on arrive dix minutes en avance, trouvant l’école encore fermée, ce qui lui offrait un temps de jeu libre avec ses camarades avant de pénétrer dans l’enceinte où les choses étaient plus cadrées.
Aujourd’hui il suffit que je lui dise que nous allons essayer d’arriver en avance en empruntant la rue où il y a des travaux, pour que tout roule comme sur des roulettes. C’est d’ailleurs elle qui me presse désormais en me disant : « Allez maman ne traîne pas, nous devons arriver en avance ».
En lui permettant d’exprimer ses besoins (d’autonomie, interdépendance, jeu, communion d’esprit et nourriture physique), j’ai mis un terme aux « depêches-toi »-source de frustration, de stress et générateur de conflits-qui rythmaient nos matins.
Je vous repose la question : vous êtes vous déjà demandé si les besoins fondamentaux de vos enfants sont remplis ?
Combinaison Mademoiselle Blé/Chapeau et sandales Monoprix Kids/Panier H&M kids
4 Commentaires
Audrey
Merci Danielle pour ce billet très bien rédigé.
Étant maman de deux filles de 20 mois et 15 jours je me demande quotidiennement si les besoins fondamentaux de mes enfants sont satisfaits et surtout comment identifier ces besoins avec des bébés qui ne parlent pas. Je vais lire le livre en question et j’espère que j’en saurai un peu plus à l’issue de cette lecture. D’ailleurs nous parents /adultes connaissons nous nos besoins fondamentaux et est ce que nous les satisfaisons? En devenant maman on a tendance à les négliger et finalement à les oublier vraiment.
Anaïs
Juste un mot : waouh.
Au nom 2 2eme : merci…
Et puis plusieurs autres, ma fille n’a qu’1 mois Mais je note cet article précieusement pour plus tard…
merci bcp.
Audrey
Waaaahh je pense que je viens d’adopter ton blog…! Un article puis un deuxième….! J’adore ce que je lis bravooo…!
D.
Bonjour Audrey, merci beaucoup et bienvenue 🙂