J’aurais pu écrire ce billet lors de ma première grossesse en 2013. J’étais déjà grosse, obèse même si l’on se réfère à mon indice de masse corporelle (IMC). Mais je ne disposais pas alors de l’énergie suffisante (l’assurance aussi sûrement) pour aborder le sujet sereinement. C’est que la grossesse peut être à la fois un moment merveilleux et une période de grande vulnérabilité, aussi bien sur le plan physique que sur le plan psychologique. Par conséquent je pense qu’il faut savoir se préserver en évitant tout ce qui pourrait être source de tensions ou de stress. Je ne vous apprend rien en disant qu’aborder certains sujets sur internet peut donner lieu à des discussions enflammées et peu reposantes…
La grossophobie en fait partie. Néanmoins je ne peux continuer à vous livrer mes états d’âmes sur la grossesse et la maternité sans vous en parler.
Il y a encore quelques années je n’aurais pas cru que des femmes enceintes puissent être malmenées par le corps médical ( J’entends par là par certaines personnes représentant le corps médical. Loin de moi l’idée de généraliser). Et pourtant, la grossophobie figure en bonne place sur la liste des violences obstétricales que subissent les femmes. Les femmes enceintes (ou pas) ne sont pas les seules à être victimes de grossophobie en milieu médical, mais je veux parler aujourd’hui du cas particulier des femmes aspirant à la maternité.
Mais c’est quoi au juste la grossophobie ? Il s’agit d’un ensemble d’actes se manifestant par une hostilité à l’égard des personnes jugées en surpoids. C’est une forme de body-shaming (humilier une personne en raison de l’aspect de son corps) qui peut aller de la simple raillerie (dénigrante) à la discrimination (essentiellement dans le domaine professionnel ).
Mon rapport au poids
Je mentirai si je disais que mon poids m’a déjà causé plus de désagréments que de ne pas fermer un pantalon. Depuis la fin de mon adolescence je suis ronde avec des variations oscillant de la taille 42 à la taille 48. En » gros » je suis plutôt de nature gironde. (Néanmoins) j’ai toujours été bien portante : aucune maladie, aucune opération et pas d’allergie notoire (le pollen ça compte ?) à signaler. En outre, je suis sportive et je l’ai toujours été depuis ma plus tendre enfance. Je suis donc de ces personnes dont on dit qu’elles portent bien leur poids. La société ayant fait de la minceur la norme esthétique suprême, comme tout le monde j’ai longtemps cherché à ne surtout pas m’en éloigner. Puis j’ai lutté pour atteindre cet idéal physique sans cesse vanté par les magazines féminins, au prix de régimes draconiens. Cette entreprise s’avéra ruineuse à tous les plans. Mettre ma santé en danger pour ne pas être grosse n’a jamais été pour moi quelque chose de choquant. Le pire c’est que ça ne l’est pas non plus pour beaucoup de représentants du corps médical. Il y a trois ans environ, lassée des privations absurdes et du phénomène yoyo, j’ai commencé à m’intéresser de plus près à la diététique, dans son sens originel. Redécouvrir des aliments bruts et leurs bienfaits m’a permis de réaliser que la nourriture devait être une alliée et non une ennemie à combattre sans relâche. J’ai également découvert avec stupéfaction que l’on pouvait être mince et être en mauvaise santé, à cause d’une alimentation déstructurée.
Nous ne sommes pas notre poids
Le surpoids peut créer et/ou favoriser le développement de certaines maladies mais ce n’est pas automatique. Il faut tenir compte d’un certain nombre de facteurs (type d’alimentation, sédentarité, prédispositions etc.) qui influent sur la santé de tout un chacun, pas seulement celle des personnes en surpoids.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est lorsque j’ai arrêté de faire de mon poids une obsession que j’ai cessé d’en prendre. Je suis gourmande et je le resterai. Mais il me suffit d’inclure une activité physique régulière à ma routine (ce qui me plait plutôt) pour vivre en harmonie avec ce pêcher mignon. Lutter contre sa nature étant le combat d’une vie, parfois j’ai juste envie de m’investir dans d’autres luttes. Je tiendrais sans doute un autre discours si mon poids m’avait causé un quelconque problème de santé, mais ça n’est pas le cas alors je vis ma vie dans mon gros corps du mieux que je le peux, avec des périodes fastes et d’autres plus raisonnées. Mais plus question d’en faire une maladie ! Après des années à ruiner mon moral, mes finances et mon estime personnelle dans des régimes farfelus, je peux dire que j’ai trouvé MON équilibre.
Ceci étant dit, je tiens a préciser que ce billet traduit avant tout mon expérience personnelle et celle d’autres femmes dont j’ai pu recueillir l’avis et les témoignages depuis plus de trois ans. Il y en aura toujours pour dire que les choses se sont passées différemment pour elles ou qu’elles ne les ont pas ressenti de cette manière et je m’en réjouis, car cela signifie qu’il y a de l’espoir pour que les choses changent; que l’on se décide enfin à prendre soin des uns des autres, plutôt que de chercher à marginaliser ceux qui sont différents. Ce billet est donc plus pour moi une manière de faire évoluer les mentalités qu’un plaidoyer pour la grosseur. Je le précise car à chaque débat sur le sujet on a droit aux mêmes amalgames : « Non mais il y a des personnes qui sont justes trop grosses, vous n’allez tout de même pas les encourager « , « Body positive ok, mais il y a des limites », « C’est quand même le rôle d’un médecin d’alerter » blah blah blah.
Et si on arrêtait tout simplement la stigmatisation des grosses femmes enceintes ?
Cette stigmatisation débute d’ailleurs bien avant la grossesse.
Lorsque nous avons décidé d’avoir un enfant avec mon conjoint, j’ai pensé qu’il pouvait être bon de consulter un gynécologue afin de faire un point santé. A l’issue de cette visite, point de prescription de check up, d’analyses et encore moins d’examen de mon dossier et/ou de mes antécédents médicaux. Ce qui me semble un minimum. Mais une seule recommandation sur le ton impératif, voir catastrophé : « Perdez d’abord au moins 30 kilos sinon vous risquez de mourir en couches « . Véridique. Sonnée d’abord, puis révoltée, je décidais de me passer des recommandations et des services de ce Monsieur.
Il suffit de lire des témoignages de femmes sur certains forums féminins pour constater les dégâts de ce type d’opinion qui n’est basée sur aucune réalité médicale. Le problème c’est qu’étant émise par un-e gynécologue, pour beaucoup elle a valeur de vérité incontestable.
Autre affirmation basée sur un préjugé grossophobe : les femmes en surpoids rencontreraient plus de difficultés pour procréer. Lors de premières consultations il est donc fréquent que des femmes se voient présenter une perte de poids comme un traitement pour augmenter la fertilité ou pallier à un éventuel problème physiologique. Là encore sans examen médical préalable ni de problèmes particuliers dont auraient fait part l’aspirante à la maternité.
D’autres encore émettent de sérieux doutes sur la capacité des femmes en surpoids à mener une grossesse à terme. Elles encourraient un risque plus élevé de faire une fausse couche, une pré – éclampsie ou d’accoucher prématurément. Ici encore sans aucun examen préalable.
Attendez vous également à vous voir présenter le diabète gestationnel comme un effet secondaire automatique de votre surpoids.
Votre grossesse étant considérée de facto comme à risque, vous vous verrez refuser l’accès à certaines maternités de type 1. Pour mon premier accouchement aux Bluets à Paris, j’ai été acceptée après un examen de mon dossier par une commission. Ma bonne santé et le déroulement normal de ma grossesse les a convaincu de passer outre mon IMC . Maternité labellisée « amie des bébés » mais pas des mamans me suis-je alors dit.
Et quand bien même vous ferez mentir ces pseudos statistiques mixées à beaucoup d’ a priori, vous serez chanceuse si on vous traite avec respect et dignité lors de vos consultations.
J’ai toujours en mémoire mon entretien avec l’anesthésiste lors du 8e mois de ma précédente grossesse. Pour celles qui ne le savent pas il s’agit de l’ultime visite (ou presque) pour les grossesses qui se passent sans soucis. Cette personne est censée décider après un court (éclair même ) entretien, si vous êtes éligible à la péridurale. Ce monsieur qui ne connaissait de moi que les informations figurant dans mon dossier médical – et qui témoignaient d’un déroulement de grossesse parfaitement normal – jugea bon de m’enjoindre à perdre du poids après mon accouchement. Un « conseil » balancé comme un cheveu dans la soupe et que ni sa fonction, ni son rôle ne justifiaient. En outre, il affichait lui-même un léger surpoids ! Ah oui, certain-e-s vous diront également qu’il est plus compliqué, voir impossible de poser une péridurale sur des femmes en surpoids. Dans mon cas en 3 minutes c’était réglé. Je ne sais pas si c’est un laps de temps normal ou même acceptable, mais en même temps je suis une grosse femme enceinte, je ne sais rien.
Oui attendez vous également à être infantilisée parce que vous n’avez pas le contrôle de votre poids alors forcément beaucoup de choses doivent aller à vau-l’eau dans votre vie. Vous êtes une sorte de cas social à qui on va devoir faire une leçon de diététique à chaque visite (« les féculents c’est bien trois cuillères a soupe hein ! »). En soi ce n’est pas une mauvaise choses, certaines femmes peuvent en avoir besoin, mais une fois de plus pas toutes et de plus ce n’est pas trois conseils balancés à la va vite, parfois sur un ton condescendant qui vont réellement aider une patiente. La logique voudrait que l’on oriente ces femmes vers un-e diététicien-ne et que chacun fasse son propre travail.
J’entends par là qu’une grosse femme puisse bénéficier d’une échographie dans des conditions normales sans avoir à subir les remarques et les reproches désagréables, ou humiliants – des praticien-ne-s. Je n’ai pour ma part jamais subi cela, mais j’ai écouté avec effroi des femmes me raconter comment ce moment qui est censé rassurer sur l’état de santé du bébé que l’on porte, s’est avéré être l’une des expériences les plus traumatisante de leur vie. Florilège de remarques entendues : « Mais comment voulez – vous que je vois quoi que ce soit avec toute cette graisse sur votre ventre ?! », « Estimez-vous heureuse que je vois un minimum parce que là. .. », « Vous comptez continuer comme ça ? ». Et d’autres d’associer sans aucun recul toute malformation ou tout problème rencontré lors de l’examen, au poids de la mère. Et je vous assure que l’on est dans le « soft » là.
Loin de moi l’idée de jeter aux orties tout ce que peuvent dire les médecins aux grosses femmes aspirant à la maternité; mais je déplore ces diagnostiques à l’emporte pièce basés sur des « en général « , alors que l’on nous rabâche que chaque grossesse -et chaque femme – est unique.
Je n’ai rencontré aucune difficulté pour tomber enceinte (6 mois pour ma précédente grossesse et deux mois pour ma grossesse actuelle). Je n’ai pas pris de poids; j’en ai même perdu (13 kgs pour le premier trimestre de ma première grossesse et 10kg pour celle-ci). Je n’ai pas développé de pathologie liée à la grossesse. Et j’ai accouché de manière la plus classique qui soit un bébé de 3 , 100 kg qui a trois ans pèse 13kg. Je le précise car il y a aussi cette idée reçue selon laquelle les mamans en surpoids font de gros bébés qui ont toutes les chances de devenir des enfants obèses.
Certains diront que je suis l’exception qui confirme la règle mais je ne pense pas. Et quand bien même. Cela dispense t-il de traiter toutes les femmes avec dignité ?
Il est regrettable que sous couvert de prévention, le corps médical puisse avoir un discours systématiquement anxiogène à l’égard des femmes en surpoids et au delà. La grossesse est une période suffisamment angoissante pour les femmes sans qu’il soit besoin de les persécuter à cause de leur physique. La société et les médias s’en chargent déjà suffisamment.
Comment est ce que l’on peut voir, accompagner et traiter des personnes toute la journée et nier complètement certaines d’entre – elles ? La grossophobie qu’elle émane d’un troll sur internet (J’ai encore en tête le cyber harcèlement dont le mannequin grande taille Tess Holliday fut victime durant sa grossesse) ou de membres du corps médical est la négation de l’autre. Humilier, maltraiter ou tout simplement se moquer d’une personne à cause de son apparence physique c’est la déshumaniser et lui denier le droit d’avoir une existence normale.
Illustration : « Nana » de Niki de Saint Phalle ©2014 Niki Charitable Art Foundation, All rights reserved
27 Commentaires
JulieK
Un billet courageux! Bravo.
Etant moi meme enceinte, medecin anesthesiste et en surpoids. Ca me fait un peu (tres moyennement) sourire quand meme l echographiste te dit que si ton bebe est trop gros ca va etre complique pour l accouchement (note a moi meme: le bebe a des proportions parfaites et entre mes fesses et les siennes.. je parierai sur les miennes quand a la capacite a expulser par voie basse).
Pour ce qui est de la peri.. je confirme que c est parfois difficile chez les femmes super obese… mais ca peut l etre aussi chez les femmes minces, et a part pour les dos tres gras c est assez difficile a predire. Et dans tous les cas, engueuler ou sermoner les patientes le jour de la consultations ne leur fera pas perdre 30 kg d ici le jour de leur accouchement (si?).
Enfin bon.. bonne fin de grossesse, c est un moment tellement unique! Heureusement il reste des praticiens qui voient une femme enceinte avant de voir une obese-enceinte-donc-malade-et-un-peu-debile. 😉
Tidi
Super article mais vraiment. C’est tellement juste. Tout ce que tu racontes je l’ai vu ou on me la raconté.
Sara
Danielle, Danielle, Danielle!
Tu as un phrasé sans pareil! Je souhaite te remercier pour ces mots qui sont une réalité très effrayante de ce monde dit « civilisé ».
Enfin merci ! Et c’est toujours un plaisir de te lire… Je te souhaite une belle grossesse et un accouchement « paisible » (enfin autant que possible hein?)
☺️
Gaëlle Prudencio
Merci pour ton témoignage. Je n’ai pas prévu de tomber enceinte dans un avenir proche mais ton billet me parle tant par rapport à la grossophobie en milieu médical. J’ai subi une opération en mai dernier et les 2 souvenirs désagréables que j’ai sont liés à des remarques désobligeantes : celle de l’anesthésiste qui m’a presque aboyé dessus qu’il était temps de penser à maigrir car il ne savait pas où les médicaments de l’anesthésie se logeraient. Je lui ai demandé si c’était le propos car je ne me voyais pas perdre 30kg en 1 semaine. L’autre moment a été avec l’infirmière anesthésiste qui s’est acharnée sur ma main pour me poser la perfusion alors que je lui expliquais que mes veines sont plus faciles d’accès au creux de mon coude. Mais Non. Madame s’est acharnée, a piqué, remué l’aiguille sous ma peau, tapoté en vain pour déclarer que je ne l’aidais pas avec ma masse graisseuse. Je n’avais pas la force de lui remettre les idées en place. J’étais déjà occupée à gérer mon stress de l’opération.
Dire que ce sont des médecins qui manquent cruellement d’empathie. Cela me met en colère.
Christelle
Comme d’habitude je « bois » tes articles », tellement tu écris bien. pendant mes grossesses, je n’ai pas souffert de le grossophobie. On va dire que c’est après. Même j’ai retrouvé mon poids, je vois bien que mon corps a changé. Et figure toi que j’aime bien! Je te fais de gros bisou
Astou
Merci pour ce beau billet. Cela peut s appliquer également aux femmes qui ont la quarantaine ou qui s en approchent et qu on culpabilise à mort à cause de leur désir de maternité.si en plus vous êtes en surpoids vous avez droit au package complet. C’est incroyable ce mepris dans le ton qu on rencontre chez ceux qui sont censés vous guider. Le corps médical (pas tous heureusement ) assène plus facilement chez choses avec un ton docte à ses femmes. Les autres ne sont pas tendres non plus. Chacun se croit obligé d y aller avec son conseil santé des que vous êtes au dessus de la taille 42. Merci Danielle pour cet article.
Rosianna
Merci pour ce partage ! je ne suis pas en surpoids mais durant ma grossesse j’ai aussi été très surprise de la manière dont les medecins évoquaient la question, une réelle obsession pour eux, je crois que dès la premiere consultation, on m’a recommandé de ne pas trop grossir ! de fait , un peu souffrante, je n’ai pas beaucoup pris de poids durant ces 9 mois là, et mon medecin en était ravi presque fier ! il m’a même dit « c’est bien madame, vous n’allez comme ça pas finir comme une grosse dondon » (no comment !) manifestement les raisons pour lesquelles j’ai même perdu du poids les premiers mois, il s’en moquait ! En ce qui concerne le ton condescendant, je dois dire que toutes mes experiences « medicales » ce sont avérées similaires : ton infantilisant, gestion du stress et de la douleur inexistant, « les ah ben oui madame, ça fait mal, les oui ma p’tite dame vous êtes à l’hopital c’est pas drôle, … » c’est exapérant ! et que dire des rendez-vous avec mon compagnon ou le medecin s’adresse à lui plutôt qu’à moi, … c’est comme ça que je me suis retrouvée à dire à l’un deux : heu il n’a pas d’uterus lui c’est par ici que ça se passe !
Danya
C’est vraiment suprenant à quel point le milieu médical peut être un milieu condeswwcendant! Bravo pour cet exemple de confiance en soi. Je pense qu’il est important de s’informer sur les risques et les pathologies pour pouvoir converser avec les dit praticiens et aller plus loins dans la reflexion.. Ne laissons plus les blouses blanche rabaissé les femmes!
BeingMissflo
Scandaleux! Le manque de tact des médecinse choque. Je crois qu’il faut ajouter un module psychologie du patient parce que franchement ça craint
OhDNA
Merci pour ce billet sincère et touchant. Je n’ai pas prévu de devenir mère bientôt mais je sais ce que c’est de se faire juger par une personne dont la profession est de vous aider à aller mieux. Des remarques telles que « c’est courant chez les femmes africaines » ou encore « si vous continuez à grossir, ça vous jouera des tours », tout aussi inacceptable et blessant.
Natalya
Merci pour cet article! Nous avons pour projet de faire un bébé. Le gynécologue que nous avons consulté m’a expliqué que si je ne perdais pas 15kg mon corps ne pourra jamais concevoir. Dit de la part du corps médical comment ne pas le croire? C’est dur de faire abstraction mais on s’accroche !
Astou
Merci Danielle pour tes mots! J’ai moi aussi connu les régimes à répétition et l’effet yoyo , et la phobie de la balance surtout lors de mes deux grossesses, mais j’ai eu de la chance de ne pas avoir eu trop de remarques désagréable, enfin presque lol…
J’étais encore au regime y a quelques temps, je suis ronde / grosse je sais plus quel terme employé lol depuis ma naissance et depuis mes 18 ans je fais un 44 46 . Le dernier regime que j’ai fais, j’avais télécharger une application dans laquelle je devais note tout ce que je mangeais, et j’avais un quota journalier à ne pas dépasser… J’ai tenu un mois, je n’ai pas perdu mais j’étais devenue obsédée par tout ca. Je ne tenais pas compte de mes sensations de faim ou de sassiéte , je mangeais uniquement en fonction de la dette calorique que m’indiquait mon téléphone … Jusqu’au jour où je me suis dis Stop, pourquoi lutter en vain contre celle que j’ai toujours été? Je mange plus sainement actuellement mais pas pour perdre du poids, pour me Sentir bien dans mon corps. J’ai appris à l’écouter et je me sens tellement mieux! Merci encore Danielle et bonne fin de grossesse!
Liloo
Merci pour vos mots. Pour ma part je suis quelqu un de bien en chair comme on dit. Ma grossesse m a fait prendre du poids. Normal. Suivi par un gyneco dont mon poids n etait pas un probleme et plusieurs sages femmes je n ai pas ete trop persecutée. Mais un jour une sage femme tres intelligente m a dit vu que vous etes en surpoids vous devez faire le test avec le glucose. Je ne suis pas une personne diabetique personne dans ma famille en a. Mais du fait que je suis grosse mon bebe a beaucoup plus de malchance de faire du diabete….
Il faut s ecouter et arreter de croire tout se que les medecins disent. Il faut vivre sa grossesse le plus sereinement possible et peut importe les on dits. Si les autres sont mieux et bien tant mieux pour eux mais le plus important c est d etre en harmonie avec son corps dans cette periode de grand chamboulement.
Matinsf
Medecin anesthesiste, je serais toujours surpris de la deconnexion et de la deresponsabilisation des patients et patientes. Oui bien sur , l’empathie , le respect c’est important.
Sauf que la peridurale de 3 h du matin, chez une patiente impiquable , qui exige sa peridurale parce qu’elle a mal et qu’elle y a droit , le mari qui ne comprend pas qu’il faut 4 essais pour perfuser et 5 pour la peridurale, parce qu’on ne sent ni ne voit rien… Et qui vous regarde d’un oeil suspicieux quant a votre competence, c’est aussi du reel
et la cesarienne sous anesthesie generale de l’obese morbide ( desolé c’est le terme medical) difficile a intuber et chutant son oxygene en moins de 30 s c’est aussi du reel
Et si complications il y a , il y aura quelle empathie ou tolérance pour l’anesthésiste.. Zero
Alors le politiquement correct c’est bien , mais la realité s’impose toujours.
Le surpoids est un risque aggravant en medecine, et en parler est necessaire,que cela plaise ou non
J’aime beaucoup d’ailleurs la phrase sur l’anesthesiste dont parler du surpoids n’est ni utile ni relevant de sa fonction .. Quel naïveté
D.
Peu importe les conditions dans lesquelles vous pratiquez, je pense que le respect n’est pas quelque chose de négociable ou qui doit être accordé à la carte. Des difficultés pour poser une péri parce que la patiente est « impiquable » comme vous dite ne sont pas l’exclusivité des femmes en surpoids pourtant j’ose espérer que vous avez assez de professionnalisme pour gérer ce type de situation sans remarque insultante et qui plus est inutile à ce stade. Quant à la gestion du partenaire, il suffirait peut être de lui expliquer non ? Quant aux fait que des personnes souffrant d’obésité morbides présentent un danger pour une AG je pense qu’elles sont prévenues des risques qu’elles encourent et cela peut être amené de manière simple et respectueuse. A aucun moment de ce billet il est écrit qu’il ne faut pas parler du surpoids en médecine. C’est un raccourci que vous prenez. Soigner une personne ce n’est pas s’arroger le droit de lui parler comme de la merde sous prétexte que son physique ne fait pas d’elle la patiente idéale. Ce n’est pas de l’empathie c’est de l’éthique.
Elodie B
Il y a aussi des manières de dire les choses dans culpabiliser mais en expliquant! Le problème dans les études de médecine, c’est qu’on apprend pas beaucoup la relation à l’humain, l’empathie… j’ai fais quelques années avant de changer de voix tellement ce manque d’humanité me manquait!
Je ne généralise pas, certains médecins seront très pédagogues et donneront des explications plutôt que de culpabiliser la patiente sur son poids! Combien de médecin ont jugé mon obésité sans prendre le temps de comprendre l’origine de ce problème de poids. Si je suis grosse, c’est forcément parce que je m’empifre devant ma télé! Ce dont des mots que j’ai souvent entendu.
Pour ma grossesse, j’ai eu la chance de tomber sur une anesthésiste très professionnelle qui m’a expliqué les risques liés à mon obésité et qui a pris le temps de regarder mon dos avant de juger la possibilité d’une péridurale. J’ai beau être en obésité morbide, il n’y a eu aucun soucis pour la péridurale.
Mon ressentiment guide peut être trop mon propos mais il existe des médecins qui font preuve d’empathie tout en expliquant clairement le choses pourquoi certains médecins ne sont pas capable de cela?!
Delphine
Très beau témoignage et oui au sein du corps médical, il y a effectivement des maladresses et comportements inappropriés à regretter.
Juste pour info, concernant le manque d’études, si cela t’intéresse, voici un article sur le sujet faisant référence à 2 études scientifiques :
Dans le première, il est bien rappelé que c’est le poids pris pendant la grossesse qui peut influer sur le risque d’obésité de l’enfant et non le sur-poids de la mère d’avant grossesse.
http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20140417.OBS4279/surpoids-pendant-la-grossesse-quels-risques-pour-l-enfant.html
Extrait : « Des chercheurs britanniques, qui ont publié leurs résultats dans le Journal of the American Medical Association, affirment qu’un IMC trop élevé, avant la conception ou pendant la grossesse, peut avoir un impact sur les chances de survie du bébé.
Les chercheurs ont dressé ce constat après avoir analysé 50 000 grossesses ayant débouché sur la naissance d’enfants mort-nés ou sur des décès néonataux (décès ayant lieu dans les 28 jours après l’accouchement). D’après leurs résultats, une femme présentant un IMC de 40 présente 2 à 3 fois plus de risques que son bébé décède par rapport à une future maman ayant un IMC normal (de 18,5 à 25).
Par ailleurs, le risque de mort périnatale ou de décès du nourrisson augmente de 15 % chez les femmes en surpoids.
Certes, le surpoids de la mère pendant la grossesse influence le futur poids de l’enfant, mais présente également des risques avérés pour la future maman (diabète gestationnel, hypertension etc.). »
Poupoune
En revanche une étude a montré que mettre les femmes enceintes au régime activait des gènes de stockage chez le foetus, et poru faire simple cela fabrique un futur gros/obèse. Donc avant de culpabiliser les femmes en surpoids enceintes (qui effectivement ne vont pas perdre 30 kg en 1 mois pour les beaux yeux de leur gynéco) il faut aussi penser au futur qu’on prépare à l’enfant.
JulieK
Desolee mais je ne suis pas tout a fait d accord.
On peut tres bien expliquer a une patiente lors de la consultation que parce qu elle est obese il sera peut etre plus difficile de lui poser sa peridurale et que le risque anesthesique general est plus important sans toutefois la traumatiser ni l infantiliser. Ce sont des femmes qui ne nous ont pas attendues pour savoir qu elles etaient obese et ce n est pas non plus un tabou. Je ne vois pas en quoi les infantiliser et les traiter comme des debiles arrangera quoi que ce soit. Et je me repete mais leur parler comme de la m**** a la consultation ne leur fera pas perdre 30kg d ici les 3h du matin ou elles auront besoin de leur péri. Je pense que la seule question ici est le respect d une certaine dignite.. ce n est pas de l empathie mais du professionalisme.
moneste
Bonjour et merci pour ce billet.
Je suis enceinte de mon deuxième enfant et chacune de mes angoisses est liée à mes rendez-vous à la maternité Robert Debré. Je sais que je suis loin de votre histoire, je fais un 36 en temps normal, j’ai pris 10 kilos pendant ma premiere grossesse que j’ai perdus ensuite. Et pourtant à chaque rendez-vous et pesée : « vous mangez beaucoup de sucreries? Il va falloir penser à surveiller les fruits! J’espère que vous ne grignotez pas entre les repas! Vous avez encore pris du poids ce mois-ci, on va vous tester pour le diabète… ». Et j’en passe. À chaque fois je suis rentrée en pleurant. Deuxième grossesse et ça recommence. Je suis contente que quelqu’un en parle. J’aimerais vivre ma grossesse avec plaisir, pas avec cette pression inhumaine sans arrêt. Ce n’est déjà pas simple de voir son corps changer…
Bonne continuation!
Miliane
Willa
Merci beaucoup pour cet article! Alors moi je suis plutôt de l’autre côté de la courbe IMC. D’aussi loin que je m’en souvienne (4-5 ans) je n’ai jamais été grosse, mais très fine, voire maigre. Pourtant pas de maladie décelée depuis, c’est juste ma physionomie, c’est comme ça. Pourtant j’ai déjà eu la remarque d’un généraliste qui a clairement affirmé que j’étais anorexique et qui m’a même donné le numéro des « anorexiques anonymes » (ou un truc du genre) pour appeler au cas où je ne voudrais pas me confier à lui. LOL
Je suis aujourd’hui enceinte de 8 mois et durant ma grossesse je suis tombée sur 2 sage femmes qui n’ont pas arrêté de faire allusion sur mon « petit gabarit ». L’une d’elle a même jugé à vue d’oeil, sans examen médical que mon fils ne serait pas très gros. Au final, mon fils est complètement dans la norme! Du coup, changement de discours, j’aurais le bassin trop petit pour accoucher par voie basse. Heureusement que la décision ne lui revient pas. Bref, je pense que le corps médical ne se rend pas compte de la vulnérabilité de notre situation. En temps normal, ce genre de remarque ne me fait plus rien, je le vit quasiment tous les jours dans la société. Mais venant du corps médical, oui ça a un impact. On devrait leur en apprendre un peu plus sur le tact et la psychologie,
Bises
Anais Penelope
Merci pour cet article Danielle, je ne suis pas encore maman mais tes mots résonnent en moi depuis que je l’ai lu …
marie
Très bon article et les commentaires ne font que confirmer la réalité du problème.
Française vivant à l’étranger, j’ai pu voir le suivi grossesse dans différents pays. En 9 mois, on m’a pesé deux fois en Angleterre et une fois en Suède. Ensuite on m’a juste demandé de donner mon poids si je m’étais pesé.
Pas de leçon de morale, des conseils alimentaires oui (à aller lire soi-même), test glucose et thyroïde prévus vu mon IMC mais c’est tout. Professionnel.
Je sais bien qu’avec une prise de 20kg j’ai intérêt à faire attention. Merci. Et je n’étais pas maigre avant (taille 46-50 en fonction).
En France, ma gyneco me dit que vu mon IMC ça va être dure de changer ma pilule… Je ne lui avais pas demandé de la changer!
Un jour, alors que j’étais à mon poids d’adulte le plus bas 78kg pour 1m65), elle m’a gentiment conseillé de faire un régime… Elle me connaissait d’avant donc elle savait bien que je n’étais pas arrivée à 75 kg sans effort… Ce jour là j’ai eu le courage de lui dire qu’il fallait qu’elle se fasse à mon poids car je serai plutôt contente de pouvoir rester à 75kg et je voyais plutôt le risque de remonter…
Merci pour ce partage.
Elythan
Super article la société est dans la chasse au poids déjà vulnérable pendant la grossesse la prise de poids est mal vu dans le corps médical qu on soit en surpoids d avance ou pas et le comportement désobligeant du corps médical ne s arrête pas que pendant la grossesse même après on a droit à des remarque ( vous n allaiter pas ? Alors que chez vous ….) grossesses rapprochées vous allez pensé à vous arrêter ? à cette dernière je répond souvent compter le nombre d enfant à inscrire sur le livret de famille
C est vraiment triste tout ce comportement on peut prévenir sans humilier
Théo
Un article tellement plein de réalité… L’apparence. Chacun est comme il est, et ça ne concerne que lui. Du moment que nous sommes bien ! Où est le problème ??
Et dans tous les sens : c’est pareil. J’ai 36 ans, on m’en donne souvent entre 20 et 24. Je suis assez menue. Mais j’ai toujours droit a des réflexions ! Non je ne suis pas malade, anorexique : je suis comme je suis. Et avec quand je suis avec ma fille, surtout quand je dis que c’est ma fille c’est pire… Il y a des personnes très grossières.
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