Article publié le 15 fevrier 2015 sur mon ancien blog
J’aurais pu rédiger cette chronique il y a 22 mois…Mais l’arrivée d’une princesse au sein de notre foyer a irrémédiablement bousculé mon ordre de priorité. Je ne sais pas comment font celles qui arrivent à être parfaitement organisées, leurs affaires et celles du bébé toujours bien ordonnées. Moi je n’y arrive tout simplement pas. La semaine dernière encore chez le nouveau pédiatre, impossible de me souvenir du nom de la vitamine D prescrite il y a 22 mois par le précédent praticien et que nous sommes censés lui donner tous les jours ! En vadrouille j’oublie toujours un truc à la maison quand d’autres ouvrent des sacs avec des compartiments méticuleusement ordonnés. Oups ! Oublié son bavoir/sa fourchette, son (oublié sur le change (sur le lit)…Bref j’ai oublié d’être parfaite.
Appelez-moi Madame Tête en l’air ! Je vous avoue que je ne culpabilise pas le moins du monde. Ma fille se porte merveilleusement bien alors à quoi bon accabler sa nature profonde ? Ce qui compte avant tout est le bien-être de bébé et sur ce point je peux dire sans me vanter que je me débrouille plutôt bien mouvementdecape
Dans cette société où nous les femmes sommes tenues responsables en premier et dernier ressort du bien-être de notre progéniture, croyez-moi il n’y a pas de petite victoire.
On parle souvent de Baby Blues, mais malheureusement de manière assez superficielle. Le terme même, très connoté « littérature de poulette » est plutôt galvaudé. Ne devrait-on pas dire déprime/dépression du post partum ? Ou du moins employer un terme qui traduit un état non pas directement lié au bébé mais révélé/déclenché par son arrivée. Je trouve que cela fait une grande différence et aiderait peut-être les femmes à ne pas garder le silence sur leur mal être. Comment expliquer que l’extase tant attendue du miracle de la vie n’opère pas sur nous ?
La crainte de ce mal être dont les causes profondes sont très souvent ignorées plane sur les futures mamans telle une menace mystérieuse pouvant s’abattre sur elles à n’importe quel moment. La faute à pas de chance ? Cette vision plutôt simpliste d’une pathologie assez complexe, bien que curable, conduit la société à intégrer cette idée selon laquelle le nouveau-né peut être une menace pour la femme et son épanouissement (couple, boulot, corps etc).
Je suis pour ma part persuadée que c’est cette crainte irrationnelle, muée en croyance populaire « Tu verras quand tu auras accouché…. [insérer parole anxiogène ici ] ! » , nous conduit bien trop souvent à adopter dès la naissance des comportements qui ont pour seul but de préserver ou de remettre le quotidien dans l’état d’avant bébé ou du moins faire en sorte qu’il le redevienne assez (trop) rapidement. Des comportements néfastes pour tous, mais d’abord et surtout pour la femme et le bébé. Ils sont nombreux : diabolisation des pleurs du bébé, négation de ses besoins physiologiques…Combien de femmes m’ont dit qu’elles souhaitaient dormir avec leur bébé, mais leur compagnon ne le souhaitait pas ? Idem pour l’allaitement…Pourtant cette proximité est ce dont nous avons le plus besoin. Pour se remettre de l’accouchement et des nombreuses nuits blanches. Sont-ils au courant ces tiers que la femme est un mammifère comme les autres et qu’elle a besoin de ce contact pour na pas péter un câble ? Hé oui, le contact en peau à peau avec son bébé provoque chez la mère un bien-être intense et une sécrétion d’ocytocine, la fameuse « homone du bonheur ».
Nous sommes parfois faibles et vulnérables (surtout dans ces conditions) face à la pression et nous décidons de baisser les bras. C’est un peu un réflexe de survie, dans cette société qui est un véritable rouleau compresseur pour les émotions des femmes et bien souvent on le paie cher.
Je regrette que l’on mette trop souvent l’accent sur les contraintes.et les contingences matérielles (mode de garde, finances etc.) liée à l’arrivée d’un bébé au sein du foyer.
Ne passons nous pas à côté de choses essentielles en s’adonnant à cette sorte de fascination du pire ?
Moi j’ai envie que l’on parle un peu plus du Baby Boost. Que celles qui comme moi ont vécu la naissance de leurs enfants comme une formidable bouffée d’oxygène qui se prolonge dans le temps, rendant tous nos petits manquements dérisoires se lèvent !
Parce qu’il est important de dire aux futures mères flippées qu’on peut se sentir incroyablement bien tout en étant complètement débordée un jour sur deux (voir la moitié de la journée !). Je ne sais pas si le ratio est correct, mais une chose est sûre : depuis l’arrivée de bébé ma vie est une montagne russe émotionnelle. Quand ça monte je suis euphorique, je gambade ma fille au dos, me roule au sol avec elle, jette la pile de courrier (dont la moitié est faite de relances en tout genre. La même pour les emails) dans un coin de la pièce pour attaquer la préparation d’un super dîner pour trois à base de produits frais en lançant au barbu : j’inviterais bien des amis à bruncher ce week-end . Et quand ça descend je pleure avec ma fille quand elle pleure sans raison (apparente) et que j’ai épuisé tous les conseils de bienveillance éducative d’Isabelle Filliozat.
Je ne compte plus le nombre de fois où je commence un mail ou un sms par « Navrée pour ma réponse tardive » ; Pas une seule journée où je ne rêve de passer au moins 4h dans un bain chaud plein d’un produit moussant (même saturé en Sulfate Laureth Sodium !).
Pourtant, ma fille a bouleversé ma vie car elle m’a appris une chose essentielle : l’indulgence. Je n’ai jamais eu pour projet d’être un type de mère en particulier. J’ai toujours eu horreur des étiquettes, nous sommes toutes tellement complexes. En revanche j’ai toujours à cœur de rechercher le bien-être pour mes proches et moi. Avant l’arrivée de ma fille, j’avais tendance à le rattacher à des possessions matérielles. La maternité m’a enseigne le dépouillement. Attention, un nouvelle fringue me transporte toujours autant dans un océan de bonheur. On ne se refait pas. Mais j’ai appris à rechercher en moi et en moi seule des raisons d’être heureuse. Être en vie, en bonne santé, partager la vie d’un homme merveilleux, être entourée d’amis fidèles et disponibles, d’une famille aimante…Être libre. Avant bébé il suffisait d’une mauvaise nouvelle, d’un compte en banque dans le rouge, d’une opportunité professionnelle loupée…Pour faire voler en éclat ce socle de pensées positives que je me plais à collectionner, pour me faire sombrer dans une déprime de quelques heures, voir plusieurs jours. Je voyais constamment le verre à moitié vide !
Je ne sais pas si c’est le petit regard inquiet qu’elle a posé au fond de mes yeux à la vue de la première ombre sur mon visage (A la maternité alors que je me demandais si je dormirai de nouveau 6h d’affilé un jour) qui m’a fait changer, mais une chose est sûre, j’ai changé ! En bien. Je me souviens avoir été désemparée à notre retour à la maison avec ce petit bébé d’à peine 3kg dans les bras. Et puis son regard s’est fait plus perçant, plus profond. Comme si elle voulait fusionner avec moi comme à l’époque où nous ne formions qu’unes. Les yeux de l’amour, inconditionnel, parfait. C’est dans cet amour que j’ai puisé cette force toute nouvelle.
Cette remise en question de tout mon système de pensée m’a rendu incroyablement forte et confiante. Le baby boost c’est cette énergie nouvelle qui éclabousse tous les domaines de notre existence. Rien n’est grave, tout est grâce.
5 Commentaires
Celine
J’ADORE ce post plein de positif.. je viens de laisser ma petite puce d’un an pour aller travailler et je me retrouve commpletement dans ce que tu decris! ce Bonheur qui eclabousse tout le reste, c’est magique! elle m’energise, m’apaise, me fait sourire et rire aux eclats,.. la vie est tellement differente, en MIEUX! elle rend futiles mes petites contrarieties du quotidien.. et cet amour qu’on ne soupconnait pas!
D.
❤
Luciloh
Merci pour ton article Danielle. J’attends mon premier bébé, et je me pose tout un tas de questions à connotation plutôt négative. Ton article m’a boosté ! « Rien n’est grave, tout est grâce » c’est ce que je retiens.
D.
❤
Aissata
Bonjour Danielle
Merci pour ton article, vraiment il m’a redonné le moral.
Je viens d’avoir mon premier bébé, il a 6 semaines et ne dort qu’au sein et refuse son lit.
Avec son père on a tout essayer: la technique du laisser pleurer, lui parler, massage avent bain puis dodo mais rien, il se reveille 5 minutes aprés qu’on l’ai posé
La nuit comme de jour je dors pas il est tout le temps sur moi.
Je sais plus quoi faire. Si tu as des conseils pour une jeune maman je t’en serais reconnaissantes
Merci d’avance