DansMATERNITÉ

Ma grande : comment gérer ses émotions à l'arrivée de bébé


Encore une toute petite fille, mais déjà notre grande, quelle aventure ! Le barbu me faisait remarquer l’autre jour que le fait d’accueillir une petite sœur semblait lui avoir fait gagner en maturité. J’hésitais pour ma part entre cela et l’entrée en maternelle, mais je pense bien que c’est les deux. Comme la vie est bien faite. Cette combinaison de deux évènements que je craignais est ce qui semble avoir fait pousser les ailes de ma petite abeille ! Non pas que l’on soit pressés.  bien au contraire, j’appuierais bien sur le bouton pause de temps à autre, mais elle semble heureuse de grandir alors je le suis aussi.

Je l’évoquait ici, j’appréhendais la manière dont elle accueillerait ces changements. Ce n’est rien pour nous autres adultes qui en avons vu d’autres, mais pour une enfant de trois ans c’est loin d’être aussi évident. J’étais d’autant plus attentive à des éventuels bouleversements que je savais qu’avec un nouveau né dans les bras il me(nous) serait plus difficile-du moins dans les premiers mois d’être disponible(s) à 100 % pour Maya. D’ailleurs, je pose la question aux parents de plusieurs enfants : le sera t-on de nouveau un jour ?

Lorsque j’étais étudiante j’ai gardé durant une année deux frères de 3 et 4 ans. Je les récupérais à la sortie de l’école et m’occupais d’eux jusqu’au retour de leurs parents. Ces charmants (bien que turbulents) garçons ont viré petits monstres à la naissance d’une petite sœur. Ils le disaient et l’exprimaient clairement : ils n’en voulaient pas ! Je vous passe les détails mais il était impossible de les laisser à proximité du couffin de la petite. On a frôlé le drame à plusieurs reprises…Peut-être est-ce cette anecdote qui m’a marquée et poussée à envisager les choses avec appréhension ?
Nous avons de la chance car Maya a accueilli sa petite sœur avec une immense joie et beaucoup de fierté. D’ailleurs quelques semaines avant son arrivée, elle me demandait quasiment tous les jours quand est-ce que Nina arriverait. Quotidiennement, à la maternité j’attendais avec impatience le moment où Maya débarquait avec son papa, après l’école. Impossible d’y couper ! Elle tenait à venir voir sa petite sœur tous les jours jusqu’à son retour à la maison. Elle arrivait toujours avec un dessin pour sa petite sœur et un autre pour moi. Dans la chambre c’était une vraie boule d’énergie difficile à canaliser, mais qu’importe nous étions entre nous. Ensemble, c’est tout. Je pense que ces moments sont très importants et qu’ils contribuent a rassurer l’enfant sur le fait que sa présence nous est toujours indispensable. Plutôt que de recevoir des amis et des proches a la maternité, nous avons préféré commencer là notre vie à quatre.
Aujourd’hui je peux affirmer sans me tromper que Maya est heureuse d’être la grande sœur de Nina.
Elle nous demande d’ailleurs fréquemment si sa petite sœur est contente d’avoir une grande sœur comme elle.  Nous devons encore bien souvent ménager ses ardeurs et lui faire comprendre que Nina n’est pas une poupée que l’on peut manipuler sans précautions, mais heureusement, aucune malveillance à déplorer. A la place, une somme de petites attentions vraiment craquantes. Comme lorsqu’elle me recommande de manger telle ou telle chose   » comme ça Nina pourra en goûter dans le néné ». Roooh je fonds, à chaque fois,  pas vous  ?!
En revanche nous n’échappons pas aux petites crises d’attention(je les appelle comme ça). Une à deux fois par jour ça ne loupe pas. Comme cette fois où j’ai appuyé sur l’interrupteur de la cage d’escalier à sa place; ou celles où elle décide qu’elle ne peut pas faire telle ou telle chose seule (alors que ça fait des mois qu’elle revendique une autonomie dans le domaine). Elle part alors dans une crise de larme qui peut facilement durer trois quarts d’heure. Non seulement c’est hyper relou, mais c’est psychologiquement épuisant. Surtout pour moi qui ai ma dose de pleurs quotidiens avec Nina (Merci les coliques, grrr).
Fort heureusement la découverte des préceptes de la bienveillance éducative nous a enseigné que ces réactions irrationnelles de Maya étaient le fruit de son cerveau immature. En gros elle n’y peut rien et il ne sert à rien de la punir ou de la réprimander pour ce qui n’est autre que l’expression d’une émotion qu’elle ne sait pas (encore) formuler et encore moins maîtriser . Dans ces chouinages et autres lamentations qui nous irritent elle nous crie : « regardez moi, j’existe et même si j’aime beaucoup Nina j’ai peur que vous n’aillez plus beaucoup de place pour moi. »
J’avais eu l’occasion (tout à fait par hasard) de discuter avec une psychologue lors de nos vacances à la montagne cet été. Elle donnait une conférence sur la bienveillance éducative. Elle était d’accord pour dire que l’entrée à l’école et l’arrivée de bébé pouvaient être mal vécus par Maya. Qu’elle pourrait se sentir abandonnée. Maman m’abandonne à l’école pour rester avec bébé. Et pour peu qu’à l’école ça ne se passe pas très bien, les parents pouvaient être confrontés à un mal être plus ou moins formulé. Cela peut se manifester par une soudaine agressivité, une grande émotivité ou une régression des acquis du développement ( accidents de change répétés alors que la propreté était installée, refus d’aller à l’école et de se séparer de maman…). On peut également observer des difficultés à trouver le sommeil (ou un sommeil perturbé), un manque d’appétit ou au contraire des grignotages intempestif…Et la liste est loin d’être exhaustive.
Sans tomber dans les suppositions systématiques, il faut avoir conscience que des émotions contradictoires peuvent perturber le bien être de nos bambins. Les identifier permet de trouver plus rapidement des solutions pour qu’ils retrouvent leur paix intérieure. S’il y a bien une chose que j’ai appris en devenant maman c’est cette nécessité d’ANTICIPER. Cela vaut pour la prévention des accidents domestiques, mais également pour des changements qui peuvent affecter leur équilibre affectif. On ne peut pas vraiment éviter les crises, mais on peut les gérer afin qu’elles passent sans faire trop de dégâts ou laisser des séquelles.
Avec Maya nous pratiquons l’écoute et le dialogue. Jamais de cris. On-bon ok papa- fait tout de même « la grosse voix » lorsque c’est nécessaire. Mais ni de fessée, ni punition. Nous ne l’avons jamais mise au coin ou privé de quoique ce soit. Parfois nous cédons à la facilité et tentons le chantage (le Père Noël a bon dos), mais ça ne marche pas vraiment.
Ce qui fonctionne en revanche c’est de reconnaître et nommer son émotion : « Tu es triste on le comprend. A ta place on aimerait bien aussi… ». Puis rappeler la règle sans jugement. On évite le « tu n’es pas gentille », « tu abuses/exagères », « tu me mets en colère »…Bref on prend le temps et surtout on accepte de laisser couler. On laisse pleurer un bon coup et puis on déporte habilement son attention sur autre chose. Pas un bonbon hein. Moi j’aime bien proposer une activité calme et apaisante comme la lecture d’un livre toutes les deux ou une petite balade lorsque le climat le permet. Rien de tel que de s’aérer un peu l’esprit. C’est une habitude à prendre pour nos enfants et pour nous même. Au début on traîne un peu des pieds. Surtout en hiver, mais quand on y est on se sent tellement mieux ! On n’est pas obligé d’y rester des heures. Trois quart d’heure à une heure c’est suffisant. Il faut juste que ce soit bien un moment à eux. On en profite pas pour faire ses courses ou son shopping au supermarché !

Voila comment on aborde pour le moment ce passage de fille unique à grande sœur.
Il y a des jours où je suis au bout de ma vie mais je sais que la petite tempête va passer. Et quand la grande est enfiiiinnn zen, c’est la petite qui part dans une crise de larmes qui me semble interminable ! Très souvent dans ces cas là Maya me sort  :  « C’est pas facile la vie de bébé. Et c’est pas facile non plus la vie de maman ». Quelle merveilleuse récompense que cette expression d’empathie pour la maman imparfaite que je suis !
Maya porte : Blouse Petit Bateau//Jupe Tiny Wax//Collants H&M//Manteau et Bottines La Halle (offerts par la marque)//Tour de coup Du Pareil au Même.

Par

14 Commentaires

  • Hawa

    Bonjour Danielle,toujours un plaisir de te lire et découvrir vos aventures lol . Je suis sans voix quand je vois à quel point Maya est mâture et l’éducation que tu lui inculque y est pour beaucoup . J’ai 2 enfants fille et garçon de bientôt 4 ans et 2 ans et demi et je suis limite  » jalouse  » que je te lis . Jalouse dans le sens où jaurais aimé appliquer la bienveillance positive , j’essaie me je craque , ça ne dure pas dans la durée . Je suis encore à l’ancienne méthode même si j’essaie de faire des efforts chaque jour mais pas si évident lorsqu’on est est débordé , sur les nerfs où autres . Dans tous les cas chapeau bas et continue de nous régaler . Pleines de bonnes choses à vous

    6 janvier 2017 at 17 05 30 01301 Répondre
    • D.

      Bonjour Hawa, merci beaucoup ! En effet je pense que l’éducation que nous donnons à Maya y est pour beaucoup dans la maturité qu’elle affiche. Cela demande beaucoup, énormément de patience et comme tous les parents parfois nous n’y arrivons pas. Ce qu’il faut retenir c’est que c’est un « travail » de longue haleine, mais il ne faut vraiment pas lâcher l’affaire. Nous avons adopté cette méthode éducative depuis sa naissance alors aujourd’hui certaines choses sont devenues naturelles pour nous comme pour elles. Mais tu ne dois surtout pas te décourager. En ce moment je lis le livre Cool Parents make Happy Kids,le livre tiré du blog du même nom. Il s’agit d’une maman qui a des enfants qui ont à peu près le même âge que les tiens et qui nous explique la bienveillance au quotidien. Le livre vient de sortir aux éditions Marabout. J’en parcellerai sur le blog dès que le termine mais je te le recommande vivement. Je pense qu’il va vraiment t’aider.
      Plein de bonnes choses également pour toi et ta petite famille !

      11 janvier 2017 at 14 02 48 01481 Répondre
  • Sandra

    Chère Danielle,
    À chaque fois que je te lis : c’est miraculeux, tu me donnerai presqu’envie d’en faire un autre mais on va déjà mettre au monde celui-là ! Je trouve très bien que tu abordes cette place d’aînée, parfois nous ne sommes pas assez attentifs aux signes et des émotions « légitimes » et « naturelles » peuvent s’installer…
    Je vais justement publié un billet la semaine prochaine sur cette place de grande sœur que j’ai eu et qui ne m’a pas plu, aujourd’hui j’ai pu mettre les mots sur ses émotions afin de poursuivre ma grossesse sereinement et d’éviter de reproduire les mêmes comportements.
    Et je voulais te remercier car j’ai vu passé sur ton Instagram un livre qui m’a interpellé et dont j’ai fait l’acquisition : 60 activités Montessori pour mon bébé. J’en ai pris un autre « éduquer sans punir » il n’y a plus qu’à pencher dessus j’ai encore 3 mois et demi !
    Bien à toi.

    6 janvier 2017 at 18 06 29 01291 Répondre
    • Hawa

      Bonjour Danielle , merci pour ta réponse je pense que je vais me mettre à la lecture sur ce genré de sujet qu’est la bienveillance et l’éducation positive .
      Par ailleurs je vais essayer de faire un travail sur moi car ces temps ci je m’emporte facilement et suis plus sensible que d’habitude. Que Dieu nous aide à devenir et rester de bons parents et donner la meilleure éducation à nos bambins afin que ces derniers aient les  » armes  » pour affronter ce monde .
      Bisou à vous

      11 janvier 2017 at 13 01 49 01491 Répondre
    • D.

      Merci beaucoup pour ton commentaire Sandra, ça me touche profondément… J’aimerai beaucoup lire ton billet !
      Pour les bouquins je t’en prie. Moi ils m’aident beaucoup pour le quotidien avec les puces. Bon courage pour ton dernier trimestre.
      <3

      11 janvier 2017 at 15 03 04 01041 Répondre
  • Ayyahh

    Cela fait toujours plaisir de te lire, c’est comment dire… apaisant.
    Bises aux princesses et bon courage aux parents !

    7 janvier 2017 at 11 11 03 01031 Répondre
    • D.

      Merci beaucoup Ayyahh !

      11 janvier 2017 at 15 03 01 01011 Répondre
  • Kanza francine

    Ta publication me fait remonter dans mes souvenirs.A l’arrivée de wanney,la cadette Kenaya avait 2 ans et demie.je ne savais pas comment my prendre,car j’avais dans mon quotidien Kenaya et bien qu’elle savait que le bébé dans le ventre était sa soeur mais ce fut pas chose facile jusqu’au jour je me décide de la faire participer,va chercher la couche pour wanney,vient Kenaya m’aider à donner le biberon à ta petite soeur. Et ca a marché!!! Aujourd’hui elles ont 5 ans et 3 ans,les deux soeurs que je ne peux pas séparer,je ne te dirai pas la crise de la rentrée scolaire . C’est trop mignon quand la soeur aînée prend son rôle à coeur.merci Danielle pour ce partage.

    7 janvier 2017 at 13 01 27 01271 Répondre
    • D.

      Bonjour Kanza françine, merci pour ton commentaire. Faire participer sans leur donner trop de responsabilité c’est vraiment top ! Ici aussi on fait les choses en équipe. Sauf quand il y a popo dans la couche, alors là impossible pour Maya d’aller jeter la couche à la poubelle même quand rien ne depasse, hi hi 🙂

      11 janvier 2017 at 15 03 01 01011 Répondre
  • Bineta

    Hello Danielle,
    A la maison, c’est à peu près pareil. C’est vrai qu’il y a des jours où ça peut être dur mais il faut se dire qu’au final à 3 ou 4 ans on n’est pas si grand que ça. Alors « le rétropédalage » que je devrais plutôt appeler « l’envie de se faire remarquer » on ne peut pas y échapper. Quand on pense que l’ainé(e) a été seul(e) depuis toujours et qu’il passe de 200% d’attention à 50% c’est compliqué. J’ai remarqué que le mien commence maintenant à comprendre que c’est « chacun son tour ». Alors quand j’ai fini de m’occuper de son frère et que je me tourne vers lui, il lance à son frère « tu attends maintenant I, c’est chacun son tour, maman elle s’est occupé de toi, maintenant c’est à moi 🙂 🙂 »
    En tout cas, comme tu le dis si bien, l’essentiel est de leur faire comprendre qu’ils sont toujours aussi important et surtout ne pas céder à l’énervement (ça par contre c’est moins facile).
    Merci pour ce joli billet maternité 😉

    7 janvier 2017 at 16 04 07 01071 Répondre
    • D.

      Merci pour ce commentaire Bineta,
      J’aime beaucoup la formule « l’envie de se faire remarquer ». Au fond c’est hyper sain !J’adore quand ils s’adressent à leurs petits frères ou sœurs, je trouve cela adorable 😀

      11 janvier 2017 at 14 02 58 01581 Répondre
  • Mumu

    Bonne année 2017 chère Danielle. Toujours un grand plaisir de te lire.je suis aussi maman et ta vision des choses est claire donc je n’hésite pas à copier un peu. Pour paraphraser super Nancy tu as le bon ton et la bonne attitude .tu es une superbe maman .pour les coliques j’ai essayé un truc pour mon petit à base de plantes qui s’appelle calmosine qui a très bien marché . Je ne sais si sa t’intéresserait … bon courage

    10 janvier 2017 at 17 05 01 01011 Répondre
    • D.

      Hello Mumu,
      Merci beaucoup, ton commentaire me touche <3
      Merci pour le rappel pour la calmosine, je connais mais j'ai complètement zappé ! Je bois une tisane et je masse son petit bidou avec de l'huile de massage et ça a l'air de marcher pas mal, mais dans mon souvenir calmosine c'était pas mal 🙂

      11 janvier 2017 at 14 02 52 01521 Répondre
  • Best of D. - Dear 2018

    […] d’être la maman de cette petite fille bien dans ses pompes. Avec tous les changements (arrivée de Nina, déménagement, changement d’école, retour définitif de mes parents au Cameroun) que nous […]

    11 janvier 2018 at 13 01 44 01441 Répondre
  • Laisser un commentaire

    error

    Vous aimez le blog ? Parlez-en autour de vous !

    s\
    Instagram
    %d blogueurs aiment cette page :