DansMATERNITÉ

Le pic de croissance des 6 semaines


Et si on parlait de l’éprouvant pic de croissance des 6 semaines ? Les pics de croissance sont des phases durant lesquelles bébé vit un intense bouleversement interne. Tout s’active dans son petit cerveau pour préparer les changements futurs.

On observe plusieurs pics de croissance dans les premiers mois de vie de bébé : vers 7-10 jours, à 3 semaines, 6 semaines, 3 mois et à 6 mois. Chaque bébé étant différent, chez certains cela passe inaperçu et chez d’autres comme les miens, ou peut être les vôtres, c’est plutôt sport !
Selon mon expérience (et ce qui est généralement observé) ces périodes durent entre 48 et 72h. Les évolutions préparées par le cerveau vont quant à elles se manifester assez rapidement ensuite : réagir aux bruits environnants, suivre du regard, tourner la tête, se mouvoir, agripper, gazouiller…Autant de petits changements qui sont le signe d’un bébé en pleine forme. Mais toutes ces belles acquisitions ont un prix. A priori ça n’est pas douloureux (si bébé montre des signes de douleur il peut être rassurant de consulter), mais c’est intense !
Comment savoir que l’on se trouve en présence d’un pic de croissance ?
Je ne sais pas comment le ressentent les mamans qui nourrissent bébé au biberon, mais pour les mères qui allaitent il y a un signe qui ne trompe pas : la tétée non stop. Bébé réclame tout le temps le sein et ne semble jamais rassasié ! En outre, il ne supporte plus d’être posé dans son lit ou son couffin et ne s’apaise que contre vous-non sans avoir été préalablement longuement bercé. Il pleure souvent sans raison apparente (alors que sa couche est propre et son ventre plein), se réveil la nuit à des intervalles plus courts pour téter et peine à se rendormir. Souvent il faut le bercer de nouveau. Cela peut être déroutant pour des parents qui pensaient que bébé avait trouvé son rythme de croisière.
Le pic de croissance ou le tsunami émotionnel qui balaie toutes vos certitudes ! Le pire c’est quand l’entourage s’en mêle et que chacun y va de sa petite théorie ou de son conseil pas toujours utile : « Tu es sûre que ton lait est assez nourrissant ? « , « Tu devrais compléter avec du lait infantile », « tu ne devrais pas trop le/la porter », « tu devrais espacer les tétées sinon il/ elle va plus lâcher ton sein »…
Et pourtant, ce n’est pas le moment de flancher et de risquer de compromettre votre allaitement ou la manière de le mener.
Vous pouvez avoir l’impression que vos seins sont vides, que vous n’avez pas assez de lait ou qu’il n’est pas assez nourrissant puisque bébé réclame tout le temps. Rien de tel. La composition de votre lait et sa production vont automatiquement s’adapter à cette demande plus fréquente. Si l’allaitement exclusif est votre choix inutile de recourir à des biberons de lait infantile pour « compléter » les tétées. Votre lait est aussi complet et suffisant qu’à la naissance. Si vous donnez le biberon n’essayez pas non plus de « gaver » ou « caler » bébé en doublant les doses de lait, pour qu’il se réveil moins. C’est dangereux.
Ne vous lancez pas non plus dans des méthodes de régulation du sommeil de bébé. A vouloir lui imposer un rythme qu’il ne peut pas physiologiquement assumer, vous risquez d’augmenter ses pleurs et de briser quelque chose en lui…N’oubliez pas qu’il n’a que six semaines !

La seule chose dont bébé a besoin durant cette période, c’est de son lait habituel et des bras. C’est dur mais il faut se dire une chose : ça passe. C’est le moment de déléguer un max, de se faire aider, faire le plein de plats cuisinés, de bons livres, de bonnes séries TV et de douceur. Oubliez tout ce qui pourrait vous rajouter de la fatigue ou de la contrariété.
Je vous parle aujourd’hui du pic des 6 semaines car c’est pour moi celui qui est le plus intense.
Le portage nous aide beaucoup dans ces moment difficiles car il permet non seulement d’apaiser bébé, mais nous laisse les bras libres pour faire autre chose : faire la vaisselle, se préparer un encas, démarrer une série sur la tablette ( à regarder debout en berçant bébé). S’occuper un peu pendant que bébé trouve son calme permet de ne pas se focaliser sur les pleurs et de les absorber. C’est important car dans cette période bébé pleure beaucoup et moralement pour les personnes qui l’entoure c’est dur. C’est la raison pour laquelle moi dans cette période je ne regarde que des séries drôles et positivesm. J’évite les news TV anxiogènes et je m’écarte des réseaux sociaux.
D’ailleurs j’ai remarqué que bébé s’apaise plus rapidement lorsque le porteur est lui même zen. Je marche en lui murmurant des petits mots de consolation et en lui prodiguant quantité de petits bisous et caresses. Inutile de vous dire que pester contre un bébé qui pleure ne va pas arranger vos affaires…
Porter bébé en écharpe ou dans un porte bébé physiologique permet également de le maintenir en sécurité. Cela prévient toute tentation de secouage qui disons-le peut survenir dans ces moments où l’adulte manquant de sommeil a les nerfs à vif. Puis vous êtes fatigués, on ne sait jamais vous pourriez laisser glisser bébé en le berçant. Cela peut arriver à tout le monde et ça n’a rien avoir avec l’amour que l’on porte à son bébé.
La nuit, avoir bébé tout près ou contre soi peut également aider à supporter ses multiples réveils.
Vous l’aurez compris, ce n’est pas le moment de vous lancer dans des grandes entreprises. Moi je ne fait pas grand chose à part tenter de récupérer et surtout relativiser en me disant que c’est une étape à passer. Pas du tout agréable, mais tellement nécessaire. Le Barbu joue son rôle de père et je ne vous cache pas qu’une fois que je récupère ma grande à l’école je compte les minutes jusqu’à son retour ! A la fin de cette période intense, j’ai pu observer qu’allongée sur le dos Nina se tourne désormais d’un côté. Elle agrippe, pivote sa tête de gauche à droite pour suivre les mouvements de sa sœur dans la pièce (elle est fascinée, c’est adorable !). Elle commence à gazouiller et réagit désormais aux bruits forts. Des changements minimes à notre échelle de grands mammifères mais grandioses pour un petit corps de même pas deux mois. Allez encore 6 semaines de répit avant le pic des 3 mois ; soufflons un bon coup et profitons de la magie des premières fois !

Photos : Fatou♥

Par

22 Commentaires

  • Elodie

    Super article Danielle !
    Je me souviens de la première montée de lait à la maternité. J’ai sonné la sage-femme de nuit, en larmes. Je pensais que mon lait ne suffisait pas à ma fille et que je ne savais pas l’apaiser.
    Et puis avec des mots très doux et simples elle m’a expliqué cette période de pics de croissance et ces moments qui laissent les parents léssivés.
    Et c’est fou ce que ça change de comprendre. Parce que j’ai aussi reçu ces conseils de gens oensant bien faire « donne lui du lait infantile, laisse la dans son lit… »
    Pour une primipare c’est dur. Mais je me suis accrochée et ma fille a réussit à me montrer ce dont elle avait besoin : mes seins, une écharpe et de la douceur. Et comme tu le dis le père aussi a son rôle à jouer. Comme toi j’attendais son retour avec impatience parfois. Et quand il la prenait,lui aussi en écharpe. Je m’isolais un peu pour décompresser. Pleurer un bon coup, prendre un bain chaud…
    Et ça passe.
    Ensuite j’ai dû passer à l’allaitement mixte et j’ai aussi lutté pour réussir à maintenir ces têtées du matin et du soir « si elle ne fait pas ses nuits c’est qu’elle a faim » me disaient certaines.
    Et bien non, encore une fois ma poulette m’a donné les bon signaux, elle n’acceptait les bibs qu’en journée mais jamais le matin et le soir. Et elle a commencé à faire des nuits complètes, sans nécessiter de complément. C’est pas encore toutes les nuits mais ça arrive de plus en plus souvent.
    Les enfants quand on les écoute sont capables de nous faire comprendre bien des choses.
    Mais nombre d’articles de la blogo m’ont aussi aidé à y voir plus clair.
    Merci pour le partage.

    16 janvier 2017 at 17 05 03 01031 Répondre
    • D.

      Bonjour Elodie,
      Merci pour ton précieux témoignage L’information est la clé et malheureusement on en manque souvent. Moi aussi pour ma première je n’ai rien compris ! Et on a vite faite de remettre en cause notre manière de faire…Ah le fameux elle ne fait pas ses nuits parce qu’elle a faim…Je sens que je vais encore y avoir droit^^

      20 janvier 2017 at 8 08 47 01471 Répondre
  • Best of D. - Not just Mom

    […] j’ai fait dimanche dernier. Après avoir passé une semaine épouvantable en mode gestion du pic de croissance des six semaines je me suis dit (et le barbu était d’accord avec moi) que j’avais bien mérité une […]

    20 janvier 2017 at 9 09 56 01561 Répondre
  • Camar

    Article au top.
    Pas encore maman mais toutes ces infos sont bonnes à prendre pour la tata sur je suis.
    Bien de choses à ta petite famille et toi .

    23 mai 2017 at 11 11 11 05115 Répondre
    • D.

      Merci beaucoup !

      26 mai 2017 at 1 01 33 05335 Répondre
  • La Lou

    Merci pour cet article, qui m’a fait pleurer…il faut dire que le pic des 6 semaines, je suis en plein dedans depuis hier ! Hâte que ça finisse ! Car même pour une maman au biberon, c’est éprouvant : biberon toutes les 2h à 3h, de jour comme de nuit… Juste le temps de le laver entre deux quoi 😉 il est maintenant 15h45 et je vais sans doute avoir tout juste le temps d’aller prendre ma douche avant d’aller chercher la grande à l’école ! Demain tout ceci ne devrait plus être qu’un souvenir passait, c’est bien ça ?! Je croise les doigts et prends mon mal en patience en pouponnant, c’est la seule partie intéressante de ces looonnngues 72h !

    19 septembre 2017 at 15 03 49 09499 Répondre
  • Lagarde

    Super article .. qui, une fois lu,m’a permis de relativiser, de me rassurer et de positiver.
    Ce n’est pas moi qui fait tout mal et ca va passer !!
    Ton article est vraiment très réconfortant et a répondu à toutes les interrogations que j’avais sur tous les nouveaux comportements soudains de mon bébé.
    Encore merci !!!

    4 novembre 2017 at 7 07 20 112011 Répondre
  • Annie

    Merci beaucoup

    11 novembre 2017 at 21 09 58 115811 Répondre
  • Daloba

    Super article ! J’adore , mon fils est pile à cette période , ca fait du bien de voir qu’on est pas seuls!! J’adore

    4 décembre 2017 at 1 01 34 123412 Répondre
  • Best of D. - Dear 2018

    […] et j’ai passé mon année en mode survie. Aujourd’hui les choses ont évolué : les pics de croissance passent désormais inaperçus (les dents ont pris le relais arf), mais Nina ne dort pas beaucoup […]

    11 janvier 2018 at 13 01 57 01571 Répondre
  • Stéphanie

    Merci pour cet article qui m’a fait du bien, autant le pic des 3 semaines était presque passé inaperçu, celui des 6 semaines dont personne m’avait parlé en plus, je l’ai bien senti passé! 11 tétées dans la journée au lieu de 6 avec plusieurs à seulement 1 heure d’intervalle, c’est sport! Mais heureusement ce n’est qu’une étape! 🙂

    17 mars 2018 at 11 11 56 03563 Répondre
    • D.

      Oui vraiment heureusement que ce n’est qu’une étape ! Ici ce sont les poussées dentaires qui nous valent des têtes non stop…oUCH

      30 mars 2018 at 16 04 55 03553 Répondre
  • sophie

    Comme je me reconnais dans ton article, j’ai l’impression de vivre mot pour mot ce que tu décris.
    J’avais survécu au pic de croissance des 3 semaines, qui n’avait duré qu’une journée, mais à 6 semaines, cela fait 48h que je donne le sein environ 1 fois par heure, et j’ai les mêmes ressentis (impression que les seins sont vides car trop stimulés, bébé a toujours faim et refuse autre chose que les bras, qui pleure beaucoup…), tout ça alors qu’il faisait désormais des entre-tétées de 4h la nuit et ne pleurait pratiquement jamais. C’est déroutant, mais rassurant de voir que c’est une phase normale. Donc merci pour ton témoignage !!

    25 mai 2018 at 16 04 02 05025 Répondre
  • Delphine

    Merci pour ce bel article qui réconforte. Je traverse ce pic de 6 semaines difficilement alors que nous avions trouvé un joli rythme. Bébé avait espacé ses réveils la nuit, commençait à prendre un rythme en journée et j’avais la sensation de revivre. Ce pic vient tout chambouler et même s’il est nécessaire pour bébé, il n’est pas évident à vivre. Je vais essayer de suivre tes conseils, de le mettre en écharpe (j’adore le portage mais en pleine canicule je l’ai un peu évité ces derniers jours) et de m’occuper avec des séries positives pour garder le moral :)! Merci mille fois pour ce partage. A bientôt, Delphine

    7 août 2018 at 7 07 52 08528 Répondre
    • D.

      Courage Delphine, je comprends ton désarrois pour etre passée par là. En été profites pour le porter en peau à peau cela va réguler votre température commune donc vous n’aurez pas plus chaud. Puis plus bébé va grandir moins ce sera marquant …

      9 août 2018 at 7 07 54 08548 Répondre
  • Emilie Nguyen

    Super article qui m’a beaucoup rassurée, mon petit garçon est en plein dedans.

    6 septembre 2018 at 15 03 39 09399 Répondre
  • Caroline Quaden

    merci, ça rassure en effet! et après 48h de galère, on voit le changement: ma petite puce fait des sourires et semble voir ce qui se passe autour d’elle, comme un contact de plus entre elle et le monde, dont moi, quel plaisir après la tempête! ça se calme en effet après deux jours, ouf!

    8 avril 2019 at 11 11 34 04344 Répondre
  • Clotilde

    Mille merci pour cet article, c’est tellement réconfortant de savoir que c’est normal et que ce n’est qu’un passage, ça aide à tenir le coup et à supporter les petits commentaires agaçants et déstabilisants ! Hâte que ça passe tout de même 🙂

    26 juin 2019 at 16 04 54 06546 Répondre
  • Marion

    Mon petit Elliot est actuellement en pleins pic des 6 semaines. On m’a parlé de cet événement seulement à mon retour de la maternité (super avec la chute d’hormones 😅) et c’est vrais que c’est un bouleversement même extérieur car je vois vraiment une évolution sur ses capacités et aussi ce besoin non stop de vouloir becter !! En tout cas votre article est top et je m’y (nous) y retrouve totalement !! Merci beaucoup !!

    30 janvier 2020 at 5 05 15 01151 Répondre
    • Danielle

      Merci Marion, c’est un cap à passer, bises à vous et votre petit Elliot !

      30 janvier 2020 at 6 06 35 01351 Répondre
  • Poline

    Merci beaucoup pour cet article.
    Le pic des 3 semaines a été très intense chez nous puisqu’il a duré 8 jours!
    Il n’est quasiment jamais fait mention d’un pic durant plus de 72h mais ça existe et c’est éreintant!

    Nous allons attaquer le pic des 6 semaines dans quelques jours et j’avais bon espoir qu’il soit moins important (reprise du travail dans une semaine!)

    27 avril 2020 at 21 09 32 04324 Répondre
    • Danielle

      Wow, je compatis… Courage à vous !

      28 avril 2020 at 0 12 22 04224 Répondre

    Répondre à La Lou Annuler la réponse.

    error

    Vous aimez le blog ? Parlez-en autour de vous !

    s\
    Instagram
    %d blogueurs aiment cette page :