DansMATERNITÉ

Comment choisir sa maternité ?

Comment choisir sa maternité ? C’est l’une des questions que vous m’avez le plus posé ces neuf derniers mois. Avec trois accouchements et trois maternités à mon actif je me suis dit que je pouvais vous donner quelques conseils.

Une fois votre grossesse confirmée, il va falloir ne pas trop tarder pour vous mettre en quête d’une maternité. C’est un choix important qui mérite mure réflexion, alors si vous avez un projet d’enfant il est utile de se poser avec son partenaire pour y réfléchir.

En France les maternités sont classées selon leur niveau de prise en charge.

On en distingue 3 :

Les maternités de niveau 1 : pour les grossesses qui ne présentent pas de risque.

Ces maternités accueillent les femmes dont la grossesse ne présente aucun risque, ni pour elles, ni pour leur bébé.

Ces établissements possèdent un service obstétrique, dans lequel on retrouve des sages-femmes et des obstétriciens. Ainsi que des pédiatres, des anesthésistes-reanimateurs…
En revanche elles ne disposent pas d’un service de pédiatrie. Elles peuvent néanmoins prendre en charge des nouveaux nés atteints d’affection sans gravité (jaunisse, petite infection…), qui nécessitent pas une hospitalisation en unité de néonatalogie.

La nature de la grossesse : « Normale »(bien que je n’aime pas ce terme) ou « À risque » est identifié des le début de la grossesse.

Par exemple, un risque d’accouchement prématuré identifié des le début de la grossesse (c’est le cas pour les grossesses gémellaires), vous classe dans la catégorie « à risque ». Vous serez alors invitée à vous inscrire dans une maternité de catégorie 2 ou 3.
Si ce risque survient au cours de la grossesse, vous pourrez être transférée vers une maternité de niveau 2 ou 3.

La grossesse est considérée comme normale lorsque la femme ne souffre d’aucune pathologie succeptible de provoquer des complications ou comportant un risque pour sa santé ou celle de son enfant à naître.

Les antécédents peuvent être pris en compte : si lors d’une précédente grossesse vous ou votre enfant avez été affectés par une pathologie ou une anomalie (diabète gestationnel, pre-eclamplsie, anomalie du placenta etc.), le corps médical peut décider de jouer la prudence et de vous orienter vers une maternité de niveau 2 ou 3.

Les maternités de niveau 2 : pour les grossesses à risque modéré

Ces établissements disposent d’une unité d’obstétrique et d’une unité de néonatalogie ou d’un service de pédiatrie.

Elle suivent à la fois les grossesses normales et les grossesses pathologiques. Elles peuvent prendre en charge des naissances prématurées à partir de 34 SA et des nouveaux nés de plus de 1500g. Elles ne sont pas en mesure d’assurer des soins de réanimation.

On distingue

Les maternités de niveau 2a

Qui peuvent prendre en charge des nouveau-nés présentant des pathologies modérées nécessitant la présence d’une puéricultrice ou d’une sage-femme et d’un pédiatre 24h/24.

Les maternités de niveau 2b

Qui peuvent prendre en charge des nouveau-nés avec des pathologies plus lourdes, nécessitant des soins intensifs, mais respirant de manière autonome.

Les maternités de niveau 3 : prise en charge des grossesses à haut risque

Sont considérées à haut risque, les grossesses dont la mère présente une pathologie, mais également dans le cas où c’est le fœtus : risque de naissance prématurée ( aux alentours de 32SA avec un poids de bébé estimé à moins de 1500g) avec un besoin de soins specifiques.

Ces établissements disposent d’une unité de réanimation néonatale ainsi qu’une unité d’obstétrique et d’une unité de néonatalogie avec soins intensifs.
Les maternités de type 3 ont également un service de réanimation pour adultes.
A noter que ces établissements accueillent également les grossesses sans risque lorsqu’il s’agit de la maternité la plus proche du domicile de la future mère.

Ceci étant dit,

Avez vous le choix ?

Oui si votre grossesse ne comporte pas de risque, vous allez pouvoir choisir d’accoucher dans la maternité de votre choix. Sous réserve qu’il y ait de la place, sachant que les maternités de type 2 et 3 peuvent privilégier les grossesses à risque, même si elles accueillent également les grossesses sans risque.

En cas de grossesse à risque identifiée des le début, vous voyez donc que votre choix est restreint et que des établissements de niveau 1 ne pourront pas vous accueillir.

Lorsque l’on a le choix comment choisir ?

Quels sont les critères de choix à privilégier ?
C’est très subjectif et ce qui est impératif (confort, hygiène, proximité, philosophie de la naissance) pour une femme ne le sera pas pour une autre.
Alors je vais vous parler de ma propre expérience. Avec trois accouchements dans trois maternités différentes, voici ce que j’en rentire.

Pour bébé 1

Je découvrais tout l’univers de la maternité et pour moi la proximité primait. Nous habitions alors à 10 minutes à pieds de l’hopital Beaujon et j’étais suivie par une gynécologue qui m’avait assuré que les accouchements s’y passaient très bien (mais que les locaux étaient vétustes. C’était en 2013 et il me semble que la maternité a été depuis rénovée… ).
Je m’apprêtais à faire le choix d’accoucher là bas, lorsqu’une amie qui était également enceinte m’a parlé de la maternité des Bluets à Paris 12e. Nous échangions beaucoup autour de la grossesse et de la naissance et grâce à elle j’ai découvert que l’on pouvait être actrice de son accouchement, faire des choix pour que cela se passe au mieux et que l’on ne devait pas nécessairement laisser le corps médical tout décider pour nous. C’était une véritable révolution pour moi qui pensait que la femme n’avait pas son mot à dire. Un peu comme quand on va chez le dentiste : on s’allonge, on ouvre la bouche et on le/la laisse faire son travail.
Cette amie m’a alors appris qu’il existait des établissements où la femme enceinte était écoutée (respectée a fortiori) et même encouragée à prendre une part active dans son accouchement. I was like : waouuu, ok !

Et puis je pensais que le choix de la maternité était soumis comme les etablissements scolaires à la sectorisation. Que l’on n’avait pas d’autre choix que de s’inscrire dans la maternité la plus proche de chez soi.
En réalité, s’agissant d’un établissement de niveau 1, pour une grossesse dite normale comme la mienne, c’est un plutôt la règle du premier arrivé, premier servi ! Il suffit d’envoyer un mail à l’adresse indiquée sur le site Web de la maternité, en indiquant que vous souhaitez vous inscrire inscrire à la maternité. Il vous sera demandé de préciser votre date prévue d’accouchement ou la date de vos dernières règles (on vous lâchera pas avec cette date ah ah) et vous serez recontactee pour vous fixer un rdv physique.

Vous pouvez donc démarcher la maternité de votre choix dès que votre grossesse est confirmée par un test sanguin et une échographie de datation qui permet d’estimer votre DPA (date prévue d’accouchement). Chaque maternité possède sa procédure, mais en général tout se passe par mail et téléphone. Je vous invite à regarder sur le site de la maternité qui vous intéresse.

Mais alors qu’est ce qui m’a séduit aux Bluets ?
Il s’agit d’une maternité qui a une approche physiologique et consciente de la grossesse. Tout y est mis en œuvre pour que l’accouchement se passe de la maniere la plus naturelle qui soit, sans violence obstétricale et dans le respect de son projet de naissance (un document établit par les parents, dans lequel ils expliquent comment ils envisagent l’accouchement et ses suites immédiates. Ce document est remis en fin de grossesse à l’equipe en charge du suivi et les sages femmes susceptibles d’accompagner l’accouchement pourront le consulter le jour J afin de mieux respecter les désirs et les besoins des parents) . On évite chaque fois que c’est possible les méthodes invasives et on laisse la nature faire son œuvre, sous la guidance des sages-femmes. Le recours aux césariennes y est beaucoup moins élevé que dans la plupart des établissements, l’allaitement est encouragé, accompagné et on évite de séparer la mère et l’enfant lorsque rien ne l’oblige.
En 2013 lorsque j’ai accouché la maternité possédait le label « Ami des bébés »

Il s’agit d’un label lancé en 1992 à l’initiative de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). On utilise aussi le sigle IHAB (Initiative hôpital ami des bébés). Ce label est attribué pour une durée de quatre ans aux maternités labellisées et revalidé à la fin de ces quatre années, si l’établissement remplit toujours les critères d’attribution.

Les maternités qui reçoivent le label sont celles qui peuvent garantir un réel accompagnement de qualité, basé sur l’information et le respect de la place des parents. Les maternités doivent avoir à cœur de favoriser le lien entre la mère et l’enfant en respectant les besoins et les rythmes physiologiques du nouveau-né.

J’ai été suivie à la maternité à partir du 7e mois de grossesse (c’est souvent le cas pour les grossesses qui ne comportent pas de risques). Des lors j’ai pu bénéficier de cours de préparation à l’accouchement de qualité. Des cours durant lesquels nous avons pu tester toutes les positions d’accouchement possible (dont certaines que je ne soupçonnais même pas !). Parce que la position dite gynécologique, les 4 fers en l’air n’est pas forcément la meilleure…

Il nous a été expliqué que durant notre accouchement, la sage-femme ne nous proposerait pas la péridurale. Ce serait à nous de la demander. Parce que souvent lorsque ce sont les sages-femmes qui la proposent, les femmes ont tendance à la prendre plus facilement, pensant que si on leur propose c’est que c’est le moment de la prendre. On laisse ainsi les femmes gérer leurs contractions et le travail comme elles le souhaitent et décider seules de leur seuil de tolérance. J’avais trouvé cela formidable.

Un point important à prendre en compte dans votre choix : la distance et votre situation personnelle.
La maternité se trouvait à 1h de mon domicile. Je n’y ai pas vu d’inconvénient car je n’avais alors pas d’enfant et j’étais en congé maternité. J’avais pour ainsi dire tout mon temps libre.
Pas de contrainte à accepter des rdv de suivi après 14h car pas d’enfant à récupérer à l’ecole, à la crèche ou chez la nounou.
En outre la sage femme qui me suivait m’avait assuré qu’étant primipare (une femme n’ayant jamais accouché) il y avait peu de chance que j’accouche très rapidement après les premières contractions. En gros j’avais quand même un peu de marge avant que bébé pointe le bout de son nez. En voiture il nous fallait 30 à 40 minutes max pour rejoindre la maternité, donc cela restait jouable.
A vous de voir selon tous ces paramètres si cela vaut le coup de s’éloigner de votre maternité de secteur.

Pour bébé 2

N’etant plus primipare, les chances pour que mon accouchement soit long était réduites (la blague ah ah !) donc je n’ai pas souhaité prendre de risques. En outre ma grande venait d’entrer à la maternelle et je devais la récupérer à la sortie de l’école tous les jours à 15h45. Du coup je ne souhaitais pas traverser tout Paris pour me rendre au Bluets avec des possibilités de rdv réduites à la matinée uniquement. Ni stresser le jour J, dans le cas d’un accouchement express.
J’ai donc regardé autour de moi si il y avait des maternités qui avaient une philosophie similaire à celle des Bluets.
J’habitais alors à Clichy et j’avais fait le choix pour cette grossesse d’être suivie non plus par une gynécologue mais par une sage-femme. C’est cette dernière qui m’a parlé de la maternité de l’hôpital Franco-britannique de Levallois. Vous pouvez faire confiance aux Sages-femmes lorsqu’elles vous conseillent un établissement. Elles sont celles qui accouchent les femmes par voie basse et sont celles qui assurent la rééducation du périnée après accouchement. Elles sont en contact permanent avec les femmes et leurs collègues qui travaillent en maternite. Ni une ni deux, j’ai donc envoyé un petit mail pour demander à m’inscrire à la maternité. Quelques semaines plus tard j’ai été invitée à une réunion collective avec toutes les futures mamans qui souhaitaient y accoucher. Lors de cette réunion en plus des informations générales qui nous ont été données je n’ai pas hésité à lever la main pour demander si :
-les projets de naissance étaient les bienvenus
-Je pouvais accoucher dans la position de mon choix si tous les radars étaient au vert
-Mon consentement serait requis, en sus d’une véritable information, avant de recourir à certains actes invasifs (episotomie, utilisation d’instruments etc.)
Et sûrement une ou deux autres questions dont je ne me souviens plus, mais qui m’ont permis de savoir que j’étais au bon endroit pour accoucher.

Pour bébé 3

Nous avons déménagé dans une autre commune. Pour les mêmes raisons que celles évoquées pour bébé 2, il était plus pratique et prudent d’opter pour une maternité près de chez nous : une grande à récupérer à l’école et une petite chez la nounou.
L’espoir d’un accouchement cette fois assez rapide (la blague bis ah ah !) … Ce qui ne fut pas du tout le cas des deux premiers mais ça c’est une autre histoire que je vous raconterai plus tard (ou pas ah ah).
Nous vivons à Colombes dans une résidence très familiale. Ce qui n’était pas le cas de notre précédent lieu d’habitation (peu de parents avec qui échanger) . Aussi avant même d’envisager de faire un autre enfant, j’ai vu des voisines ou des mamans de l’école de ma fille donner naissance à des enfants dans de super conditions à l’hôpital Louis Mourier.
C’est simple, entre les femmes ayant accouché il y a 10 ans et celles ayant accouché tout récemment, les avis étaient unanimes.
J’ai bien entendu pris soin de vérifier auprès des différentes mamans si mes critères à moi étaient remplis et pour mon plus grand bonheur c’etait le cas : accouchement physiologique, travail libre etc. Dans les salles de travail présence d’accessoires pour favoriser la mobilité pendant le travail.. Politique favorable à l’allaitement maternel : écoute, conseil, soutien etc.
Bref avant même de débuter le suivi de grossesse auprès d’une sage- femme, j’avais trouvé ma maternité !
Un choix appuyé ensuite par la sage-femme qui m’a suivi durant ma grossesse !

Les questions particulières

Chambre individuelle ou partagée

La plupart des établissements possèdent des chambres individuelles. Elles ne sont pas prises en charge par la sécurité sociale et il vous sera demandé un supplément. Ce dernier peut être pris en charge en partie ou en totalité par votre mutuelle. Il suffit de vérifier auprès de cette dernière.

Public ou privé

Certaines personnes pensent encore (comme pour les écoles) qu’un établissement privé (une clinique) offre d’emblée un meilleur niveau de prise en charge qu’un établissement public (un hôpital donc). Cela est faux. Les trois établissements dans lesquels j’ai accouché et que je recommande sont publics. Il y a du bon et du mauvais partout.

A partir de quand la maternité vous suit

Certaines primipares sont surprises par le fait que la majorité des maternités ne suivent les femmes qu’à partir de 6/7 mois.
Avant vous serez suivies selon votre choix par un-e sage femme ou un-e gyneco obstétricien. Ces personnes sont aptes à suivre votre grossesse et sont formées pour cela. Ne vous inquiétez pas. Finalement en maternité vous n’aurez que 4/5 rdv.
Le suivi « en ville » a pour avantage de vous assurer un suivi personnalisé (vous verrez toujours la même personne, alors qu’en maternité ce n’est pas garanti).
Puis niveau timing, ce sera plus confortable. En cabinet les risques de retards sont minimes ou du moins pas aussi important que dans un établissement d’envergure . Et si la personne qui vous suit n’est pas apte à gérer une situation ou un examen elle vous enverra vers un autre spécialiste.

Voici ce que je peux vous dire sur le choix de la maternite et mon expérience personnelle.
N’hésitez pas à partager la vôtre et nous dire en commentaires les maternités que vous recommandez (on va tâcher de rester dans le positif) et pourquoi. Vos retours d’expérience pourront aider des futures mamans en quête de conseils qui passent par là.

Par

5 Commentaires

  • amee

    Super article! Merci !

    24 octobre 2019 at 13 01 48 104810 Répondre
  • Émilie

    J’ai accouché à la maternité Jeanne de Flandre à Lille. Pas trop le choix… grossesse à haut risque, donc niveau 3 ! Mais je ne suis pas déçue. Mon accouchement a été très difficile et je me suis retrouvée dans un état grave aux soins intensifs. Tout a néanmoins été fait pour que je puisse allaiter selon ma demande, malgré la séparation d’avec mon bébé pendant que j’étais aux soins intensifs. Forcément, j’ai reçu un accueil VIP. Mais malgré tous les problèmes de santé que je rencontrais, je garde un excellent souvenir de mon passage à la maternité.

    24 octobre 2019 at 15 03 39 103910 Répondre
  • Chloé

    Deux maternités à moins de 15 min de chez moi (publique et privée). J’ai choisi l’établissement public qui est de niveau 3. Ma grossesse n’était pas « à problème », mais ma mère m’a dit avoir souffert de l’éloignement à ma naissance car j’ai dû avoir des soins dans un autre établissement que là où elle a accouché. Je voulais donc éviter de vivre ça également. J’ai senti le personnel très à l’écoute et présent.

    24 octobre 2019 at 15 03 53 105310 Répondre
  • Chloé

    Deux maternités à 15 min de chez moi. J’ai choisi la publique de niveau 3. Je n’étais pas considéré comme à risque, mais quand je suis née j’ai passé 3 jours dans un autre établissement que là où ma mère a accouché et elle l’a très mal vécu. Je ne voulais pas risquer ça pour mon accouchement. Après mon accouchement, un caillot gênait la rétractation de l’utérus et j’ai perdu beaucoup de sang. Le fait d’être dans ce type de maternité, il y avait tout le personnel médical disponible pour réagir vite et cela m’a évité une transfusion.

    24 octobre 2019 at 16 04 02 100210 Répondre
  • Maryse

    Merci Bestofd pour cet article bien enrichissant!

    30 octobre 2019 at 8 08 57 105710 Répondre
  • Répondre à amee Annuler la réponse.

    error

    Vous aimez le blog ? Parlez-en autour de vous !

    s\
    Instagram
    %d blogueurs aiment cette page :